La prochaine édition du Festival international du film de Toronto (TIFF) aura lieu du 5 au 15 septembre prochain mais, comme c’est souvent le cas avec les événements de ce genre, une programmation est offerte en dehors de ces quelques jours. Fidel à sa vocation, le TIFF donne l’occasion d’explorer un large éventail d’oeuvres dont plusieurs en français.

Il en sera ainsi d’une revue des films d’Alain Resnais à partir du 18 juillet. Le nom n’est peut-être pas très connu du grand public mais il en va autrement du titre de plusieurs de ses films : Nuit et brouillard (1955), Hiroshima mon amour (1959), Providence (1977), etc. Ses courts et longs métrages, tantôt drames, tantôt essais documentaires, ont occupé  l’avant-scène du cinéma français pendant près de 70 ans au cours de la longue vie et carrière de ce réalisateur et scénariste. Son parcours artistique lui a valu de cumuler les prix, notamment les César, remportant celui du meilleur réalisateur à deux reprises et celui du meilleur film à trois reprises.

C’est le vaste champ de la psychologie et de l’intériorité qui traverse de part en part l’oeuvre d’Alain Resnais. La mémoire et l’oubli volontaire, le libre arbitre et le déterminisme, l’imminence de la mort et la nature subjective du temps, le conditionnement socioculturel, etc. : voilà autant de préoccupations que le réalisateur a porté à l’écran, usant d’une grande variété d’approches et de techniques cinématographiques. Ses films sont souvent décrits comme intellectuels et austères et, de fait, Resnais a voulu se libérer des codes traditionnels imposant intrigues et péripéties au cinéma. Empruntant volontiers au théâtre, à la bande dessinée, à la littérature, etc., il a préféré se plonger dans un univers, souvent surréaliste et délibérément artificiel, où le cinéma sert à porter à l’écran des idées et un langage plutôt que des actions.

Ce sont 20 films d’Alain Resnais que le TIFF présente au cours des prochains jours. Autant d’occasions de découvrir ou redécouvrir l’oeuvre de ce géant discret du cinéma européen.