Le mardi 30 mars, un après-midi parfait pour se retrouver par le biais de Zoom avec l’animateur belge Olivier de Spiegeleir, un grand musicien et surtout un grand connaisseur et amateur de Ludwig van Beethoven.
Avec des extraits au piano et ses anecdotes personnelles, M. de Spiegeleir nous plonge entièrement dans le monde de cet homme travailleur fort qui a composé plusieurs grands classiques encore écoutés, plus de 200 ans après leur écriture. En fait, 2020 marquait le 250e anniversaire de la naissance du compositeur, mais en raison de la COVID-19, la célébration a été reportée à cette année.
C’est grâce au pouvoir expressif de la musique de Beethoven qu’Olivier de Spiegeleir croit qu’elle a duré toutes ces années. Il avait le don de composer de la musique d’une « nostalgie souriante qui vise directement le cœur », comme le dit l’animateur.
Selon lui, ce n’était pas un don inné par contre. En regardant les écrits gribouillés du compositeur, il est facile de voir que ses pièces étaient retravaillées avec violence afin de finalement tomber sur la combinaison de notes parfaite. À l’opposé des compositeurs tels que Mozart qui, supposément, se réveillait avec son morceau complètement inventé et n’avait qu’à le retranscrire.
Malheureusement, Beethoven souffrait aussi d’amour. Il n’avait pas beaucoup de succès auprès des femmes, souvent issues de l’aristocratie, qui ne se gênaient pas de réfuter ses demandes en mariage.
Beaucoup de ses compositions portent d’ailleurs le nom de femmes avec qui il est tombé en amour. M. de Spiegeleir mentionne entre autres la bagatelle no 25 aussi appelée Für Elise, peut-être une des flammes de Beethoven. Ce morceau est l’un de ses plus populaires mais, étonnamment, il a été publié 40 ans après sa mort.
Tout comme Für Elise, cet hymne d’un amour qui semble crever le cœur, la musique de Beethoven est aussi simple qu’efficace. Lorsque sa 5e symphonie est décortiquée, deux thèmes qui s’opposent et qui se superposent y sont retrouvés. Tout le reste tourne autour de ses deux formules rythmiques antithèse. Le « pom, pom pom poomm » du début, les quatre notes qui sonnent l’arrivée du destin sont celles qui génèrent la symphonie.
« Il utilise cette cellule rythmique pour en faire la base de tout le premier mouvement », raconte M. de Spiegeleir.
Puis, la douce mélodie entendue à la deuxième partie y fait contraste. C’est une danse entre ces deux univers qui s’entrechoquent et se mêlent continuellement l’un à l’autre, et qui s’est inscrite si facilement dans la mémoire collective.
La sonate Clair de lune est un autre excellent exemple de cette juxtaposition où trois éléments se chevauchent. La première couche expressive, le triolet hypnotique endort l’oreille, puis les notes de base viennent secouer. Beethoven termine avec les notes de la mélodie qui se répètent en toute simplicité. Ensemble, les trois forment une douce vague de nostalgie amoureuse au clair de lune. C’est un homme poétique et sensible après tout.
Le Webinaire en vaut l’écoute. Il est disponible sur le compte YouTube de l’Alliance française de Toronto.
SOURCE – Élodie Dorsel
PHOTO – L’animateur belge Olivier de Spiegeleir