Le Labo fête ses 15 ans de programmation sous le thème Regarder en arrière pour aller de l’avant. Les premières célébrations ont dû être annulées en raison des orages violents. Cependant, les festivités ont heureusement repris le 9 septembre.
C’est donc au parc Sorauren que les participants ont pu voir et interagir avec trois performances qui intégraient théâtre, art visuel et beaucoup de créativité. La soirée, bien que présentée avec un permis de la Ville, était aussi ouverte aux Torontois qui se prélassaient dans le parc avant le début des performances.
« J’aime beaucoup l’aspect de créer quelque chose d’impromptu, de surprenant pour l’auditoire qui s’y attend et celui qui ne s’y attend pas du tout », raconte Maria Legault, une des trois artistes multidisciplinaires en vedette pour le 15e du Labo.
Son projet French Kiss, Adieu s’inspire du conte de fées La princesse et la grenouille, où la grenouille symbolise sa francophonie et la princesse, son côté anglophone.
« L’idée de la transformation, de poupée russe, m’interpellait vraiment et j’ai suivi l’instinct d’explorer l’image du parcours de mes deux identités », explique-t-elle.
Son personnage commence en princesse avant de se transformer en grenouille pour ensuite simplement être elle-même.
« C’est aussi une célébration avec un gâteau, car la COVID nous a empêchés une célébrer plusieurs moments importants, et puis c’est l’anniversaire du Labo », affirme-t-elle.
Une autre dimension à ses réflexions, celle du deuil et des adieux : « Il est rare que l’on célèbre quand les choses se terminent, le gâteau est aussi une cérémonie de clôture pour ce qu’on a manqué durant la dernière année », précise l’artiste, également membre fondatrice du Labo.
Pour Jean-Christophe Foolchand, un des artistes en vedette ce soir-là, la soirée fut l’inauguration de sa locomotive, une géante sculpture en bois en métal et en plastique.
« Finalement, j’ai eu la chance de la monter dans toute sa splendeur et d’interagir avec elle sous le regard des spectateurs curieux. C’était vraiment bien », raconte-t-il.
Il s’est plongé dans le monde des inventeurs d’autrefois qui arrivaient à des concours pour présenter leurs inventions. « J’ai regardé vers l’arrière pour aller de l’avant, en utilisant le train comme pont entre le passé et le futur », explique-t-il.
L’artiste s’est joint au Labo en 2019 avec le programme de mentorat d’un an et il s’intègre maintenant à cette communauté. « Pour la soirée, c’est mon installation qui était le fil conducteur entre les performances de Maria et de Julie. J’amenais les gens d’un spectacle à l’autre », précise-t-il. Il était conducteur et fil conducteur… Et il le sera à d’autres reprises, car la locomotive a été réservée pour d’autres événements torontois cet automne.
« Le travail du Labo est tellement important. Certes, il aide les artistes à créer, mais aussi à se retrouver et se trouver en français », conclut Maria Legault, en souhaitant un joyeux 15e anniversaire et une longue vie au Labo.
PHOTO (crédit: Lo Bil) – Maria Legault