Le vendredi 22 février, c’est soirée-concert à l’Alliance française de Toronto (AFT). Pour l’occasion, l’AFT avait invité Perséides, un groupe montréalais mélangeant musique traditionnelle et classique persane avec le jazz et la musique classique occidentale.
Fondé en 2016, ce duo est composé de Jean Félix Mailloux à la contrebasse et d’Amir Amiri au santour. « C’est un instrument iranien, un peu l’ancêtre du piano », précise Amir Amiri au public attentif. Les liens entre ces deux musiciens sont palpables et beaux à voir. Ils les ont menés dès leurs premières rencontres à l’enregistrement d’une première collaboration sous forme d’un album, Fleur Persane.
Sur scène, le duo impressionne. « Nous n’avions pas forcément d’ordre pour le concert », affirme-t-il. Cela en déstabiliserait plus d’un, mais c’est l’essence même de Perséides : l’improvisation. Chaque concert est différent, même les musiques enregistrées sur l’album ont été improvisées et ce rendu est magique.
Nous adhérons tout de suite et nous avons le sourire aux lèvres en voyant la complicité des deux hommes qui s’écoutent religieusement afin d’offrir au public le meilleur d’eux-mêmes et une musique hors du commun.
« Nous n’avons pas enregistré le concert. Nous n’avons pas de trace », glisse Jean Félix Mailloux. Des sonorités inédites sur scène qu’ils n’arrivent pas forcément à reproduire en studio. « Nous avons essayé plusieurs fois et cela ne fonctionne pas. On ne retrouve jamais le même son », ajoute le contrebassiste.
Autre particularité de ce concert est la contrebasse avec laquelle jouait M. Mailloux, prêtée par Bernard Dionne. « Ça m’a permis de jouer autre chose. Par contre, il y a des choses que je joue sur ma contrebasse qui ne marchait pas sur celle qu’on m’avait prêtée ».
Par le biais de ce projet, M. Mailloux a vraiment montré que la contrebasse n’est pas un instrument accompagnateur. « Je joue des mélodies. J’essaye d’utiliser des techniques plus avancées comme les harmoniques artificielles et je n’y arrivais pas sur cet instrument », ajoute-t-il. Mais l’audience n’a rien vu de tout ça. Ce que l’on retient, ce sont deux hommes passionnés, une musique envoûtante, inclassable et parfois déroutante qui vous fait voyager et vous transporte.
PHOTO: Jean Félix Mailloux (à gauche) à la contrebasse et Amir Amiri au santour