Jean-François Gérard
Le Club canadien a tenu son premier événement de l’année en réunissant environ 120 personnes, le jeudi 25 janvier, à l’Aperture Room sur la rue Yonge. Pour rythmer cette soirée de réseautage se tenait une table ronde Réinventer ensemble l’avenir économique en Ontario et plus précisément son entrepreneuriat francophone.
La soirée était commanditée par la Communauté du Trille blanc, un projet dans la région de York pour les francophones et francophiles de plus de 55 ans, avec des services et offres de soins adaptés.
Son président Jean Bouchard faisait justement partie des participants de la table ronde. « Au début, la majorité des fonds étaient générés à l’intérieur de la communauté », explique-t-il. Il a aussi noté que les francophones au Canada effectuent moins de dons et participent moins à des associations. Une attitude qui se retrouve, selon lui, aussi dans un plus faible investissement dans l’économie. Pourtant « les derniers baby-boomers ont accumulé des fonds », note-t-il.
Venue de Côte d’Ivoire et propriétaire du restaurant Instant du palais, Carelle Lahouri a parlé des difficultés d’accès au financement, en particulier pour une femme noire et dans une ville chère comme Toronto. « À part les banques, il y a des financements participatifs, des cagnottes, la famille, la communauté au sein de laquelle il faut réseauter », conseille-t-elle
Faire partie d’un réseau est aussi un aspect sur lequel Yannick Rose, entrepreneur dans différents domaines depuis plus de 25 ans, ne serait-ce que pour trouver du soutien. « On parle de la santé mentale des employés, mais pas du fondateur. Or une mauvaise santé mentale peut mener à de mauvaises décisions », souligne-t-il.
Avec un discours plus institutionnel, Paula Cruickshank, première vice-présidente de l’Ontario chez BDC a rappelé que son établissement fait partie « des solutions pour aider les entrepreneurs » à trouver des financements. Un peu plus tard, elle a émis l’hypothèse que le Club canadien soit à l’avenir une structure pour mettre en relations des groupes d’anges d’affaires, y compris de Montréal, et les entreprises en Ontario.
Lors des questions, Carelle Lahouri a néanmoins élargi la réflexion au-delà des cercles économiques francophones. « Si vous ouvrez un restaurant, vous aurez des clients anglophones. Ne vous limitez pas aux subventions francophones. » Elle effectue souvent de simples recherches internet. C’est aussi elle qui a le plus fait rire le public avec sa phrase : « Beaucoup de gens veulent être entrepreneur pour devenir riche, mais avant d’être riche, il va falloir beaucoup dépenser ».
Le prochain événement du Club canadien aura lieu le 14 février en présence de la cheffe de l’opposition officielle de l’Ontario, Marit Stiles, du NPD.
Photo de gauche à droite : Yannick Rose, Paula Cruickshank, Carelle Lahouri, Jean Bouchard et la modératrice Sandra Padovani