Si Jimmy Larouche a compris une chose dans la vie, c’est bien que le rêve, le travail et la fidélité à ses racines font non seulement bon ménage, mais qu’ils sont aussi la clé du succès. 

Invité du mois au déjeuner d’affaires du Club canadien de Toronto, le cinéaste québécois a su captiver son auditoire durant une allocution parsemée d’anecdotes personnelles. Par la même occasion, il a aussi livré une belle leçon de vie. 

Jimmy Larouche a fini par comprendre que les rêves naissent parfois tôt, dès la plus tendre enfance dans son cas. Les heures passées à tourner des « petits films » avec ses copains et ses cousins du Lac-Saint-Jean finirent par devenir une passion. Ces chefs-d’œuvre confectionnés dans son sous-sol ou bien dans le parc de stationnement de chez Sears étaient en fait les prémices d’une carrière à venir. 

Le cinéaste en herbe allait aussi se rendre compte que le cinéma était sa destinée, même si ses parents n’étaient pas particulièrement versés dans les arts. Voir son père perdre son affaire de voitures d’occasion allait cependant forger un trait de caractère qui est resté en lui, la ténacité. 

Jimmy Larouche a appris que pour mener à bien une carrière d’artiste il faut aussi avoir le sens des affaires. Des études en marketing et un bref passage en administration allaient se révéler être de précieux atouts. 

Il a su qu’il fallait avoir le courage de suivre son cœur et de changer de cap. Délaissant le monde du commerce, il est retourné aux études pour se consacrer au cinéma. Le test que lui avait fait passer un orienteur pointait bien vers deux domaines : les arts et l’entrepreneuriat. 

« Je me suis rendu compte que je ne voulais pas être le gars qui vend des toiles, mais bien celui qui les fait », dit-il.

Jimmy Larouche sait que 400 fois 500 $ font 200 000 $, somme rondelette nécessaire à la production d’un long métrage. Il a donc entrepris de financer son premier film en allant chercher les commanditaires un à un. Avoir un plan et être capable de le mettre en œuvre a vite porté ses fruits. Le travail et la hardiesse ont fait le reste. Il s’est surtout rendu compte que ça prend tout un village pour bâtir un artiste. Ce sont ses anciens employeurs et surtout la ville d’Alma qui allaient devenir ses meilleurs alliés. Puisque l’action dans Cicatrice, un premier long métrage qui traite de l’intimidation, se déroulait justement au Lac-Saint-Jean, le cinéaste eut alors l’idée de faire du film une vitrine pour la région et les acteurs locaux. Il résolut donc d’aller chercher leur contribution financière ou artistique. Une solution où, selon lui, tout le monde s’y retrouve. En le voyant déambuler sur le tapis rouge et vanter les mérites de ce beau coin du Québec au Festival du film de Busan en Corée du Sud à l’occasion de la sortie mondiale de Cicatrice, il est fort à parier que ses investisseurs furent stupéfaits. Partie remise, car l’action dans Antoine et Marie, son deuxième long métrage, a aussi lieu au Lac-Saint-Jean. 

Merveilleux raconteur d’histoires et débordant d’enthousiasme, Jimmy Larouche a enfin constaté qu’on peut séduire les invités du Club canadien de Toronto, même vêtu d’une chemise à carreaux et affublé d’une casquette!

Pour plus de renseignements au sujet des déjeuners d’affaires mensuels du Club canadien de Toronto : www.clubcanadien.ca.   

Photo : Le cinéaste québécois Jimmy Larouche a séduit son auditoire