Richard Caumartin

L’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, en partenariat avec le Conseil des auteures et auteurs francophones afro-canadiens et le Salon du livre de Toronto a lancé récemment un café littéraire mensuel à Toronto. Le premier a eu lieu le 5 octobre au Social Innovation Centre de la Ville reine.

Ce nouvel espace convivial invite le public à rencontrer trois auteurs chaque mois pour des moments d’échanges autour de leurs œuvres. Animée par l’auteur Gabriel Osson, chaque séance offre 10 minutes à chaque auteur pour présenter son travail, faire une lecture et participer à la fin à une période de discussions ouvertes avec l’auditoire.

Les trois auteurs à participer au premier Café littéraire étaient la Franco-Ontarienne Arianne Matte, le Rwandais Sherman Sezibera et le Marocain Soufiane Chakkouche.

Gabriel Osson a souhaité la bienvenue aux participants en expliquant aussi ce qu’est un café littéraire et que ce concept continue de prospérer un peu à travers le monde dans un cadre plus décontracté qu’un salon du livre par exemple. C’est un endroit de prédilection pour rencontrer des auteurs et partager avec eux.

La première à lire des passages de son œuvre Ce que l’on divulgue était Arianne Matte. Dans ce recueil de nouvelles, quelque chose d’inattendu survient dans la vie des personnages. Une révélation, un acte, un choix brouille les cartes au point de faire dévier le cours de la vie. Le lecteur prend un malin plaisir à voir se tramer le destin de chacun.

Elle a lu un autre texte au sujet d’une mère porteuse, une autofiction puisque Mme Matte est actuellement mère porteuse enceinte de six mois pour un couple d’amis qui souhaite depuis longtemps être papas. « J’ai lu ce dernier passage parce que je soupçonnais qu’il y aurait beaucoup de gens qui ont déjà entendu mes textes plus comiques et on en a discuté à mon arrivée, alors je me suis dit qu’est-ce qui arrive si on essaie quelque chose d’un peu plus ancré dans une réalité qui peut être très joyeux mais qui aussi, reflète peut-être le monde un peu plus sombre et sobre dans lequel nous habitons finalement », expliquait l’auteure lors de la période de questions.

Puis, Sherman Sezibera a lu des passages de ses œuvres La cité de Kali et Être autiste et réussir sa vie. Pour ce dernier livre, il s’agit en quelque sorte d’une biographie alors que l’auteur s’est lié d’une amitié intense avec une autiste durant trois ans. Il voulait approfondir ses connaissances sur cette condition et a compris que vivre avec un être autiste, « c’est d’abord faire face à sa propre ignorance et ses propres limites à l’égard d’un monde totalement inconnu, voire incompréhensible ». C’est cet univers qu’il a voulu faire connaître de l’intérieur, en se glissant dans la peau d’une femme.

Le dernier auteur était Soufiane Chakkouche qui avait décidé de lire des passages de ses œuvres Zahra, L’inspecteur Dalil à Paris et Rocking Chair (qui n’a pas encore été publié). L’intrigue de ce dernier roman a lieu à Toronto et a pour personnage principal une chaise berçante.

« C’est l’histoire d’un écrivain raté qui, un jour, est obligé d’utiliser une vieille chaise berçante et il se rend compte qu’à chaque fois qu’il s’y assoit pour écrire, il est inspiré. Il part alors à la recherche de l’historique de cette chaise pour comprendre cette inspiration soudaine. M. Chakkouche a avoué que cette chaise existe et lui appartient depuis son arrivée à Toronto en 2019. Une histoire des plus intéressantes à lire dans les prochains mois lorsque le roman sortira.

Le prochain rendez-vous littéraire aura lieu au même endroit le 16 novembre.

Photo : Gabriel Osson (debout) avec les auteurs Soufiane Chakkouche (à gauche), Sherman Sezibera et Arianne Matte