L’Alliance française de Toronto (AFT) a présenté, le samedi 30 septembre, une conférence de Jean Sarraméa et un vernissage sur une exposition retraçant le débarquement en Provence.
Le 6 juin 1944, les forces alliées débarquent sur les plages de Normandie. Quelques mois plus tard, le 15 août, les troupes alliées composées d’Américains, de Canadiens et de 300 000 Français – volontaires de la France libre et hommes venus d’Afrique du Nord – débarquent sur 18 plages entre Toulon et Cannes.
Dans la nuit du 14 août, plus de 5000 parachutistes sont largués entre les massifs des Maures et de l’Estérel. Baptisée Anvil (enclume) – Dragoon (dragon), cette opération n’a pas été possible avant parce que les Alliés ne possédaient pas assez de bateaux de transport pour mener les deux débarquements de front.
Créée pour les 70 ans du débarquement de Provence en 2014 par Charles Maguin et une douzaine de bénévoles du Comité du souvenir français de Saint-Raphaël en France, cette exposition retrace ce fait historique, analyse la géostratégie de l’époque et les conséquences du débarquement.
Un panneau sur les First Special Service Force (soldats canadiens) a été notamment ajouté pour leur rendre hommage. « Il faut se souvenir de notre histoire et remercier les forces canadiennes qui ont aidés à nous libérer », mentionne Francis Dorr, directeur national de la section historique de la réserve de la gendarmerie française.
Et pourquoi ce débarquement est-il tombé dans l’oubli ? Selon Jean Sarraméa, professeur agréé et historien, « la Normandie, c’est environ 35 000 morts pour les Alliés. Le débarquement en Provence – sans compter Toulon et Marseille – c’est autour de 3000 morts. C’est peut-être pour cela qu’on parle moins du débarquement de Provence. La Provence n’a pas été détruite, alors que la Normandie est un champ de ruines. Et puis le débarquement en Normandie était plus proche du cœur de l’économie allemande, c’est à dire la Ruhr.
« Ayons une pensée, un devoir de mémoire pour ces centaines de jeunes hommes dont beaucoup de Canadiens qui venaient de si loin sans esprit de conquête », ajoute-t-il.
Un débarquement qui a eu peu de pertes en vies humaines, oublié de tous et qui pourtant a eu autant d’importance que le débarquement de Normandie.
Photo : Brigitte Wlliams (à gauche) et Marc Trouyet.