Le Métropolitain

L’artiste Jean-Salomon André expose ses oeuvres à Brampton

À un moment ou un autre de leur vie, un nombre surprenant d’artistes francophones s’établissent dans le centre de l’Ontario. L’identité multiculturelle de la région, son abondance d’institutions consacrées aux arts, son vaste marché d’esthètes et la présence d’une communauté de langue française exercent un attrait certain sur ceux qui ont choisi de faire carrière en sculpture, en musique, en théâtre, en peinture ou autres. Jean-Salomon André est de ceux-là et c’est à Brampton, au nord-ouest de Toronto, qu’il a décidé de tenter l’aventure ontarienne.

Né à Port-au-Prince en Haïti, le 6 janvier 1958, M. André a grandi dans le nord du pays à Dessalines. Ses talents de peintre et de dessinateur le ramèneront dans la capitale pour y étudier à l’Académie des Beaux-arts. À partir de la fin des années 1970 et pendant une décennie, ses toiles feront l’objet de maintes expositions qui feront croître sa notoriété alors qu’il partage son temps entre l’enseignement et la poursuite de ses études.

La vie n’est cependant pas facile en Haïti et les crises sociales qui secouent le pays poussent Jean-Salomon André à prendre le chemin de l’émigration. « Je suis arrivé à Montréal en 1987 et, deux ans après, je suis entré au Collège St-Laurent en études littéraires. » Les années 1990 sont une période riche en expériences pour M. André dont les études sont marquées au sceau du succès. Son passage à l’Université du Québec à Montréal, de 1994 à 1998, pour y étudier au baccalauréat en arts visuels option enseignement, a constitué un tournant important dans son évolution artistique. « Cette université m’a presque forcé à composer avec l’abstrait », dit-il, parlant de sa découverte des peintres québécois modernes.

C’est cette dualité dans son œuvre qui caractérise Jean-Salomon André. Si ses études en Haïti l’avaient formé à l’impressionnisme classique, son passage dans les institutions d’enseignement montréalaises lui fera hériter d’une expertise en art contemporain. « Cette combinaison fait de moi ce que je suis aujourd’hui », résume M. André. La photographie fait aussi partie intégrante de sa production artistique et permet de travailler sous un angle différent : si, pour un même sujet, la peinture ouvre la porte à l’expression des sentiments, la photo permet de capturer la réalité brute.

Après avoir été, pendant des années, propriétaire d’un studio d’art et de photographie à Montréal, Jean-Salomon André décide de tenter sa chance en Ontario. Il y réside depuis 2010 et est présentement à l’emploi du Berlitz Institute comme enseignant de français. Il n’a cependant rien perdu de sa passion pour les arts et une exposition de certaines de ses toiles, intitulée « À cœur ouvert », est actuellement en tournée. Après un passage à l’Université Brock, à St. Catharines, c’est à la Beaux-Arts Brampton Gallery, du 12 au 23 février, que les amateurs d’art pourront constater l’éventail des capacités de Jean-Salomon André. Le 14 février en soirée, M. André sera présent à la galerie le temps d’une réception où tous sont les bien-venus.

 

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