Richard Caumartin
Pour la première fois de son histoire, le Club canadien de Toronto (CCT) proposait à ses membres un cocktail-conférence sur la création artistique francophone au Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO) le vendredi 26 septembre.
Cet événement était organisé en partenariat avec l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien et visait à « explorer le rôle de l’art dans la construction de l’identité franco-ontarienne, la célébration de la diversité culturelle et l’affirmation de la place de la francophonie dans les milieux culturels torontois ».
L’organisme a donc réuni quatre artistes et intervenantes du milieu – Dyana Ouvrard (directrice générale du Labo), Carolina Reis (artiste visuelle), Jessica Bright (directrice des collections et de la conservation à l’AGO) et Lise Beaudry (photographe) – pour une discussion ayant pour thème « l’art comme expression vivante de la francophonie contemporaine ».
La soirée a débuté avec un cocktail qui a permis aux invités de se rafraîchir à l’heure du souper et de vivre un moment convivial en compagnie de personnes du milieu artistique francophone.
Le président du CCT, Olivier Poitier, a souhaité la bienvenue aux invités venus nombreux pour l’événement et a parlé d’un moment très spécial au lendemain du 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien, sous les applaudissements de l’auditoire.
Il a rappelé l’historique de la création du drapeau par deux étudiants de l’Université Laurentienne en 1975, Gaétan Gervais et Michel Dupuis, « drapeau qui est devenu pour nous un symbole puissant de fierté, d’identité et de résilience ».
Dyana Ouvrard a pris la relève pour présenter les membres du panel et alimenter la discussion. Elle leur a demandé quel était le souvenir de leur premier contact avec l’AGO.
Pour Jessica Bright, c’était le congé scolaire de mars 1988. Sa mère l’avait déposée devant le Musée, lui avait donné 5 $ pour s’acheter un sandwich et lui avait souhaité une bonne journée. « Pour moi, c’est un endroit où l’on se découvre, où l’on découvre l’art mais aussi, c’est un très bel endroit familial et depuis une quarantaine d’années, l’art est la chose la plus importante de ma vie », répond Mme Bright.
Mme Ouvrard a ensuite voulu savoir comment Mme Bright intègre les communautés à l’AGO, notamment celle francophone. « Pour moi, le public est la raison pour laquelle je me lève le matin. Nous avons une collection de 120 000 objets d’art. On ne peut pas exposer toutes ces œuvres tout le temps. Nous faisons des expositions sur des sujets particuliers et en tant que cheffe d’expositions, je n’enregistre pas le langage parlé des artistes. Mais pour la question de l’art francophone, c’est tout de même une très bonne idée pour un projet d’exposition », ajoute-t-elle.
Il a été question avec les artistes de l’influence de la langue sur leur pratique de l’art visuel, que ce soit avec des textiles avec Carolina Reis ou la photographie avec Lise Beaudry. Les deux ont expliqué que leur identité francophone influence certainement leur créativité. Après la conférence, les participants ont visité les galeries du Musée en compagnie de deux guides bilingues et ont vu des œuvres d’artistes franco-ontariens. Une soirée agréable à l’AGO.
Photo: De gauche à droite : Dyana Ouvrard, Lise Beaudry, Carolina Reis et Jessica Bright