C’est au Collège Boréal, sur la rue Yonge, que l’ACFO-Toronto tenait son assemblée générale annuelle (AGA) le 3 novembre dernier. Une trentaine de personnes étaient présentes pour cet exercice de démocratie et de communication qui devait être le dernier de Gilles Marchildon à titre de président de l’organisme, celui-ci ayant décidé de laisser la place à un autre.
Mais avant d’en arriver aux élections, c’est la ronde des points habituels à l’ordre du jour, ponctuée de quelques annonces, qui devait retenir l’attention des membres. Me Jean-Alexandre De Bousquet fut désigné président de l’assemblée et Alexandre Brassard président d’élections. Comme dans bon nombre d’AGA, la pièce maîtresse de la soirée fut le rapport de la présidence, lu et commenté par M. Marchildon. C’est d’abord en évoquant le démarchage politique de l’ACFO au niveau municipal que le président a fait le détail des développements notables de la dernière année.
On le sait, la question du Comité français de la Ville de Toronto avait suscité bien des débats au cours des dernières années. La précédente administration l’avait aboli et l’ACFO espérait que les élections municipales de l’automne dernier constitueraient une chance de le recréer. L’organisme a milité auprès des conseillers municipaux pour concrétiser ce projet et ses efforts furent couronnés de succès puisque le Comité français est redevenu une réalité. Le conseiller Norm Kelly en est présentement le président. Qui plus est, Gilles Marchildon avait une nouvelle toute fraîche à annoncer à l’assemblée : la journée même, le Conseil municipal avait approuvé la liste d’organismes dont un délégué siégera au comité, c’est-à-dire l’ACFO-Toronto, le Club canadien, le Centre francophone, les Centres d’Accueil Héritage, le Théâtre français et La Passerelle-I.D.É.
M. Marchildon a évoqué la participation de l’ACFO-Toronto au forum aviseur de langue française des Jeux panaméricains. Selon lui, bien que tout ne fût pas parfait, la francophonie a tout de même bénéficié d’une bonne visibilité et de bons services pendant l’évènement. Il a aussi mentionné une entente conclu avec l’organisme L’Écriture en mouvement pour mener à bien « Les 24 heures du roman », un projet d’écriture collective qui soulignait les 400 ans de présence francophone en Ontario. Le président a exprimé sa satisfaction de la présence grandissante de l’ACFO-Toronto sur les réseaux sociaux avec plus de 2450 abonnés sur Twitter et 440 adhérents sur Facebook. L’organisme peut aussi se targuer d’avoir contribué au succès de la semaine d’activités précédant la Journée des Franco-Ontariens.
Pour conclure, après cinq ans passés au conseil d’administration dont trois à titre de président, Gilles Marchildon a officiellement annoncé qu’il tirait sa révérence : « L’organisme est en bonne posture pour poursuivre son élan. J’ai confiance que l’équipe continuera à rassembler et renforcer les divers francophones de Toronto tout en réclamant en leur nom la reconnaissance et les outils permettant d’assurer leur rayonnement dans la plus grande métropole du pays. »
Au cours de sa présentation, M. Marchildon avait également fait un résumé des démarches qui, depuis près d’une décennie, ont pour but de créer une Maison de la francophonie à Toronto. Cette question d’actualité a été traitée plus en détails par Me Kip Daechsel qui a fait une mise au point de la situation actuelle. Après de nombreux rebondissements et partenariats, le dossier est à l’heure actuelle entre les mains de la première ministre Kathleen Wynne. L’alignement des astres n’a jamais été aussi propice pour mener à bien le projet puisque le maire John Tory y est sympathique et ses promoteurs ont de bons contacts au gouvernement fédéral depuis les dernières élections. Me Daechsel souhaite que la population en parle de plus en plus pour que l’idée se publicise et qu’il se crée une pression sur les gouvernements. Le projet a mis du temps à se concrétiser puisqu’il y avait peu d’interlocuteurs politiques et que la communauté francophone torontoise avait moins de visibilité alors qu’elle n’en a maintenant. Malgré un parcours incertain, l’idée d’une Maison de la francophonie est désormais bien en selle.
L’AGA avait également pour but d’élire un nouveau conseil d’administration. Outre M. Marchildon, Patrick Boily et Mahaoua Konaté ne se représentaient pas. Il n’y a pas eu d’élections à proprement parler puisque neuf personnes ont posé leur candidature et qu’il y a neuf postes au conseil d’administration. Ce sont Richard Kempler, Carline Zamar, Guy Dongué, Constant Ouapo, Ammar Boulecane, René C. Viau, Fatima Zadra, Tharcisse Ntakibirora et Sylvie Lavoie qui seront à la barre de l’ACFO-Toronto au cours de la prochaine année administrative. Ils sélectionneront parmi eux les membres du comité exécutif.
Photo: – Le nouveau conseil d’administration. De gauche à droite : Richard Kempler, Carline Zamar, Guy Dongué, Constant Ouapo, Ammar Boulecane, René C. Viau, Fatima Zadra et Tharcisse Ntakibirora (absente : Sylvie Lavoie)