Comment faire entendre la voix des francophones durant la campagne pour les élections municipales et s’assurer que les candidats vont prendre en compte les revendications des francophones de Toronto? Le dimanche 4 mai, le président de l’Association des communautés francophones de Toronto (ACFO-Toronto) et le professeur Alexandre Brassard avaient décidé de passer sur les ondes de CIUT 89,5 FM, la radio communautaire de l’Université de Toronto, lors de l’émission Pot-Pourri pour faire part du questionnaire qu’ils viennent d’envoyer à tous les candidats au conseil municipal. 

Bien conscients que certains candidats ont besoin d’être informés sur l’existence des francophones à Toronto, les rédacteurs du sondage souhaitent aussi bien renseigner que questionner. On rappelle aux candidats que Toronto compte près de 60 000 francophones qui versent plus de 190 millions $ en impôts locaux, un argument de poids qui pourraient convaincre certains de prêter oreille. 

« La Ville doit comprendre que nous offrons une main-d’œuvre qualifiée et bilingue dans les secteurs clés de l’administration publique, de l’éducation et de la finance », peut-on lire dans le document. 

Les candidats ont six semaines pour répondre à huit questions portant sur le bilinguisme, le Comité français de la Ville de Toronto, la traduction des documents municipaux essentiels, l’immigration, la Maison de la francophonie et les arts francophones. L’ACFO-Toronto se charge de compiler les réponses, d’accorder une note à chaque candidat et de publier les résultats dans les principaux médias francophones de la ville. 

Les voyants du standard téléphonique de CIUT 89,5 FM ne tardèrent pas à s’allumer dès l’annonce du sondage. Un auditeur se demandait comment convaincre plus de francophones de s’informer et d’aller voter. Alexandre Brassard faisait remarquer que le gouvernement municipal s’occupe pourtant de services utilisés quotidiennement par les Torontois tels que les garderies, la santé et les transports. Selon lui, ce sont des enjeux faciles à comprendre. Il ajoutait également que l’éparpillement géographique des francophones au sein de la métropole rend la mobilisation plus difficile. 

Un autre auditeur se demandait si nous allions avoir un candidat francophone, une personne capable de catalyser la communauté et d’intéresser tout le monde. 

Une auditrice se demandait qui pourrait reconnecter tous les organismes francophones à Toronto. Gilles Marchildon lui répondit que l’ACFO-Toronto peut être la colle qui les unit, mais qu’elle ne peut pas tout faire. Selon lui, il s’agit de travailler ensemble et d’entreprendre une démarche collective. 

La voix des francophones fut entendue sur les ondes de CIUT 89,5 FM. Espérons qu’il en sera de même auprès des candidats. Nous sommes tous impatients de voir les résultats du sondage.

Photo : L’animateur Eric Cader (à gauche) avec Alexandre Brassard et Gilles Marchildon