La Société d’histoire de Toronto (SHT) s’est retrouvée le dimanche 26 avril en compagnie des guides Chantal Smieliauskas et Marianne Aoun, pour une ballade au centre-ville afin de revisiter l’histoire de la médecine à Toronto et ses institutions. Avec plus de 100 compagnies et 80 000 employés dans le domaine médical pratiquement tous concentrés dans le même quartier et des milliards de dollars consacrés à la recherche, la capitale ontarienne s’impose aujourd’hui comme l’un des pôles de recherche médicale les plus importants en Amérique du Nord.
La visite démarre à la pointe sud de Queen’s Park, d’où l’on peut apercevoir la Faculté de médecine fondée en 1843, et qui gère aujourd’hui un réseau de santé comprenant 12 hôpitaux universitaires et quatre hôpitaux spécialisés. Ce fut l’occasion de parler du médecin canadien Norman Bethune, plus connu en Chine qu’au Canada, qui traita la tuberculose à l’aide d’instruments thoraciques, et mit sur pied une banque du sang ainsi que l’un des premiers services mobiles de transfusion sanguine en Espagne, avant de partir en Chine.
Le groupe se dirige ensuite vers le Toronto General Hospital, construit pour la première fois en 1839 à l’emplacement actuel du Tiff Bell Lightbox, sur l’initiative du docteur Christopher Widmer, nommé père de la médecine dans le Haut-Canada. A l’heure actuelle, le Toronto General Hospital est l’un des complexes hospitaliers les plus modernes au monde, comprenant 11 bâtiments sur 9 acres. Quelques pas plus loin devant le centre de cardiologie, se trouvent deux médaillons ancrés dans sa façade, qui représentent
« les racines de la profession médicale avec le dieu grec de la médecine, Asclépios, le centaure Chiron et le médecin Hippocrate », explique Chantal Smieliauskas.
Étape importante du parcours, celle du Centre d’oncologie Princess Margaret. « Les deux édifices du Princess Margaret ont bien connu des métamorphoses :
ils étaient autrefois les bâtiments de l’Hydro Electric Power Commission of Ontario », révèle la guide. En effet, en regardant attentivement la façade du bâtiment, l’on y aperçoit des vagues et cascades gravées dans la pierre. Rolande Smith, membre de la SHT, ajoute qu’au 14e étage du bâtiment de gauche se trouve une magnifique cour comportant des statues en verre de toutes les couleurs. Fondé comme l’Institut du cancer de l’Ontario en 1952, le bâtiment est devenu le Centre d’oncologie Princess Margaret suite à la découverte canadienne en 1961 par James Till et Ernest McCullouch de la base de la transplantation de la moelle osseuse.
Bref arrêt devant une des bâtisses de l’Hôpital pour enfants, puis de l’hôpital Mount Sinai. Ce dernier fut fondé en 1922 grâce à quatre femmes juives, car les hôpitaux de Toronto n’acceptaient pas à l’époque de médecins juifs. La visite du groupe continue sur une note d’histoire de l’évolution de la médecine à Toronto depuis les débuts de la colonisation : des épidémies de choléra à celles de typhus, suite à la contamination des eaux.
Après s’être arrêté devant des bâtiments modernes de l’Hôpital pour enfants, le groupe marque une pause devant la rue Emily Stowe, en mémoire de la première femme médecin canadienne et suffragette. À quelques pas de là se situent les Banting and Best Institutes, où Sir Frederick Banting fit la découverte de l’insuline avec son assistant Charles Best. En face de ces institutions, l’on trouve le MaRS Medical and Related Sciences Centre dont le bâtiment central a été construit dans un style néo-renaissance électrique très préservé. Deux expositions sont offertes à l’intérieur du bâtiment : l’une sur le centre de recherches sur le cancer Princess Margaret et l’autre sur la découverte de l’insuline. Cette superbe bâtisse abrite des laboratoires de recherches, multinationales, cabinets juridiques et compagnies d’investissements.
La visite s’achève après des arrêts devant le bâtiment en l’honneur de John G. FitzGerald (qui fut à l’origine des laboratoires Connaught qui participeront à la mise au point du vaccin contre la polio), du Centre Terrence Donnelly pour la recherche cellulaire et biomoléculaire, ainsi que du bâtiment monumental Leslie Dan Pharmacy, réservé aux étudiants en pharmacie.
Riche visite de la SHT, qui met en lumière la ville de Toronto comme pôle de recherche médicale mondiale, ainsi que son réseau de partenariats entre les hôpitaux. La prochaine visite de la SHT aura lieu le 17 mai sur le « couloir culturel » de la rue Bloor Ouest.
Photo: Le groupe devant l’Hôpital pour enfants