Le 16 janvier dernier, pour son premier souper-conférence de l’année, le Club Richelieu Toronto invitait Micheline Rabet, gestionnaire des services cliniques en travail social et en santé mentale au Conseil scolaire catholique MonAvenir. Diplômée en criminologie et en travail social et agréée en médiation civile commerciale et privée, Mme Rabet est venue offrir son expertise quant à un sujet qui concerne tout le monde : la santé mentale. C’est plus particulièrement le cas des enfants et des adolescents qui a retenu son attention et celui de son auditoire.
C’est avec pour objectifs, non seulement, de faire comprendre ce qu’est la santé mentale et les problèmes qui peuvent la miner, mais aussi de remettre en question les perceptions non fondées tout en mettant en exergue ce que chacun peut faire pour soi et pour les autres que la conférencière a évoqué les concepts et les pratiques propre à son domaine. Définissant la santé mentale comme un état de bien-être englobant les dimensions physique, cognitive, émotionnelle et sociale – auxquelles peuvent s’ajouter une cinquième dimension relative au « soi », à l’« esprit » ou pour certains à la spiritualité –, Mme Rabet a mis en évidence un apparent paradoxe : ce n’est pas parce que l’on a un trouble de santé mentale que l’on n’est nécessairement pas en santé mentale. En effet, avoir à composer avec certains problèmes n’empêche pas d’être capable de se réaliser et d’être fonctionnel pour autant que l’on se connaisse bien afin de pouvoir se comprendre et demeurer en contrôle de sa personne.
Cela peut sembler simple, mais pour bon nombre de jeunes, ce n’est pas le cas. Un élève canadien sur cinq est aux prises avec un problème de santé mentale qui interfère avec son fonctionnement quotidien. Tout au long de sa conférence, Micheline Rabet a évoqué les stratégies et les exercices de sensibilisation qui sont implantés dans les écoles pour pallier au pire et qui font en sorte que les jeunes sont, heureusement, de mieux en mieux informés des tenants et aboutissants de la santé mentale, souvent davantage que leurs parents. Il est d’ailleurs important que ces derniers soient à l’écoute de leurs enfants et soient outillés pour déceler les problèmes qui peuvent les affecter. Il y a encore beaucoup d’idées préconçues entourant les concepts liés à la santé mentale qu’il faut démystifier.
Mme Rabet s’est également attardée aux problèmes les plus fréquemment rencontrés : stress et anxiété, troubles anxieux, dépression, bipolarité, hyperactivité, anorexie, automutilation, etc. Les éléments nécessaires au maintien d’un état de bien-être n’ont pas été en reste : constitués d’habiletés, connaissances, habitudes et attitudes, ils ont été présentés avec autant de détails à l’assistance.
La cause des maux qui peuvent affliger quiconque n’est pas toujours celle que l’on s’imagine : « Si vous me demandez ce qui cause le plus de problèmes à la santé mentale, je vous dirais que notre société n’est pas préparée à l’adversité », a commenté Micheline Rabet. Des attentes trop élevées et l’incapacité à envisager l’échec amoindrissent la résilience de plusieurs et les rendent plus vulnérables.
Sur cette question comme sur les autres, la conférence de Mme Rabet se voulait une invitation à réfléchir sur ce que chacun peut faire pour le développement d’une bonne santé mentale, tant la sienne que celle des autres. C’est avec ces réflexions en tête que les membres du Club Richelieu Toronto ont conclu leur première activité de l’année.
PHOTO: La conférence a permis à tous de mieux comprendre ce qu’est la santé mentale.