Le vendredi 21 février, une réunion informelle a eu lieu à la mairie de Toronto, afin de discuter de la représentativité du futur Comité français de la Ville. Une liste d’organismes et d’associations, fournie par l’administration municipale en vue de rejoindre peut-être le comité, a été débattue et largement critiquée.
Comme un symbole, c’est dans une des salles du comité que s’est réunis une vingtaine de francophones de tous âges et de toutes origines ethniques. Des femmes, des hommes, des professeurs, des artistes, des fonctionnaires… Des gens simplement soucieux et parfois curieux de la représentation du futur Comité français de la Ville de Toronto (CFVT), qui tiendra bientôt sa première réunion, sous l’égide de son président qui vient d’être nommé, le conseiller Peter Milczyn.
Ils ont répondu à l’appel de Thomas Gallezot, entrepreneur culturel, acteur, et membre de plusieurs conseils d’administration, pour une réunion spontanée, sous aucune bannière. Aucun organisme derrière cet évènement, d’où une liberté de ton aussi rafraîchissante qu’impossible à obtenir dans un autre contexte, malgré une ambiance très studieuse.
Premier exemple, Thomas Gallezot faisant allusion au contexte politique actuel à Toronto, et les prémices de la campagne aux élections municipales qui s’en vient doucement, mais sûrement : « En ces temps d’élections, les élus nous mangent dans la main, comment croyez-vous que j’ai eu cette salle? ». Deuxième exemple, la saillie péremptoire et sans doute un peu rapide d’un participant qualifiant l’Alliance Française de « propagande de l’État français ». Troisième exemple, les allusions amusées au français balbutiant du futur président Peter Milczyn. Ou encore les plaisanteries qui ont accompagné les premiers coups d’œil sur la fameuse liste concoctée par les fonctionnaires du bureau du directeur de la Ville. De nombreuses fautes, quelques associations inactives, beaucoup d’associations et d’organismes basés à Ottawa, ou de niveau provincial. Et une perle, entre le Conseil scolaire catholique (mal orthographié) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne, le « Conseil scolaire Viamonde and Catholic. »
La quarantaine d’associations de la liste de l’administration est donc passée au crible des commentaires des participants. Les différents organismes étaient jugés en fonction de leur éventuelle représentativité. Ainsi, un organisme local était mieux vu qu’une association provinciale. Les participants étaient invités à en choisir six et à envoyer cette nouvelle liste par courriel à M. Gallezot. Parmi ceux qui sortaient du lot, on notait le Centre francophone, les conseils scolaires, le Labo, FrancoQueer et Action Positive, les Improbables et La Passerelle – I.D.É. Et surtout l’ACFO-Toronto, dont le rôle a été primordial dans le retour du CFVT. À noter qu’aucune de ces associations n’a encore émis l’envie de siéger au futur comité français. La liste était loin d’être exhaustive. Certaines associations ont été ajoutées, pour que le président qui aura le dernier mot, puisse les examiner.
Jusqu’à l’élection municipale du 27 octobre prochain, le CFVT se réunira trois fois, sans budget, puis il sera dissout. La prochaine équipe municipale choisira ou non de le renouveler, de lui donner un budget et de nouvelles attributions. Tout dépendra de la mobilisation des francophones.