La Société d’histoire de Toronto a organisé une conférence intitulée Mettre Toronto sur la carte animée par le cartographe et historien Rick Laprairie, un homme passionné qui étudie la cartographie depuis plus de 25 ans.
Au cours de ses recherches, M. Laprairie a découvert la plus vielle carte mentionnant « lac Tarontos ». « Je ne m’y attendais pas du tout. Personne n’avait remarqué ce qui était écrit sur cette carte. C’est une trouvaille fantastique », lance-t-il à une audience attentive.
Cette carte se trouve à la Bibliothèque nationale de France (BNF) à Paris et mesure 2,5 X 5 m. « Pour lire ce qui est rédigé sur cette carte, il a fallu que je commande une copie numérique en haute définition », précise l’historien. C’est un document administratif de la Nouvelle France qui a été fait en 1678 par Jean-Baptiste-Louis Franquelin, un commerçant établit en Nouvelle France qui devint par la suite cartographe. Sur ce document, on lit bien « lac Tarontos » qui est aujourd’hui le lac Simcoe. « Franquelin a fait plus de 50 cartes. On l’a oublié et il n’a pas reçu la reconnaissance à la hauteur de son travail », confie-t-il.
M. Laprairie a également montré au public de nombreuses autres cartes. « J’ai énormément de respect et d’admiration pour les cartographes de l’époque », glisse-t-il. Et autant dire que toutes les cartes datant du XVIIe siècle sont erronées. Quand on regarde des cartes, on ne se rend pas compte du travail qu’il y a derrière et du fait que les cartographes qui les ont façonnées ont tout bêtement galéré.
Mettre des îles qui n’existent pas, dessiner un lac qui ne se trouve pas du tout à cet endroit. Recréer la représentation parfaite d’un lieu a demandé beaucoup d’essais et de tâtonnement. Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour avoir une représentation fidèle de la région de Toronto et des grands lacs.
Une conférence très enrichissante qui fut l’occasion rêvée pour les participants d’en apprendre plus sur leur ville et sur l’origine de son nom.
PHOTO: L’historien Rick Laprairie