Jusqu’au 31 mai, le Labo présente Métaphores, une exposition intime et belle, œuvre de la photographe Gabriela Casineanu. Une exposition qui explore le rapport entre l’âme et la nature. Le tout dans le cadre du projet de mentorat du Labo.

Depuis quelques années, le projet de mentorat du Labo réunit plusieurs fois par an des artistes francophones confirmés et des débutants autour d’une exposition produite par ce dernier. Outre les avantages non négligeables qu’une tutelle implique pour un artiste débutant, le programme a permis de redynamiser l’association du Labo qui, avec peu de moyens, arrive à mettre sur pied plusieurs expositions qui changent l’atmosphère du lieu, niché au cœur du quartier de La Distillerie.

Cette fois-ci, il s’agit d’une exposition intime, celle de Gabriela Casineanu, une artiste depuis un an, qui vit depuis plus de 10 ans au Canada. Avant cela, elle était ingénieure en Roumanie. Elle a donc connu l’exil, l’immigration. Une période délicate, qui entraîne des remises en question, du stress. Pour gérer ces moments-là, Gabriela Casineanu se promène dans la nature. Ça l’apaise et lui apporte des réponses aux questions qu’elle se pose. C’est ce sentiment, ce rapport entre « l’esprit humain et la nature » qu’elle a souhaité communiquer par la photographie.

L’exposition consiste en une série de photographies, retravaillées par ordinateur pour leur donner une couleur vive, qui reflète bien l’état d’esprit du moment. Un état d’esprit illustré par une petite phrase, laconique, quelques mots à peine en français et en anglais. Le tout forme une histoire. Celle d’un échec, une perte d’emploi, à laquelle succède un regain. L’artiste a chuté et s’est relevée, a pris conscience de toutes ses forces, de toutes ses qualités.

C’est ce moment, qui nous est arrivé à tous, que l’on vit aux côtés de Gabriela. Et la nature, magnifiée par les couleurs artificielles, rend compte de chaque impression. L’antropomorphie est tantôt subtile, tantôt évidente, tantôt magnifiée, tantôt éclatante et tantôt sombre.

Le mentor de Gabriela Casineanu est Mikel Mata, un photographe de Toronto aux origines espagnoles et françaises. « Nous avons beaucoup parlé. Il m’a expliqué ce que signifiait réellement être artiste photographe. Il m’a parlé de son parcours professionnel. Comme souvent avec ce programme de mentorat, les artistes en herbe ont des questions sur la vie économique de l’artiste. Beaucoup de questions, quelques réponses. Une aide, une prise en main, un échange entre artistes. Et le public est invité à y jeter son regard. Et pour le Labo, cela crée du mouvement, de l’énergie. Une réussite.

Photo : Gabriela Casineanu