Le jeudi 8 octobre, La Maison d’hébergement pour femmes francophones tenait son assemblée générale annuelle. La présidente, Olga Lambert, a rappelé dans son mot d’introduction que l’objectif que s’était fixé l’organisme au cours de la dernière année, en phase avec son mandat, était l’autonomisation des résidentes et de leurs enfants.
La directrice générale, Jeanne Françoise Mouè, a alludé à cette intention en rappelant, dans son rapport, que La Maison a offert 158 activités thématiques visant notamment à renforcer la résilience des bénéficiaires de l’organisme, à éduquer les femmes et leurs personnes à charge sur leurs droits et à favoriser l’épanouissement individuel et collectif.
Cela dit, en 2019-2020, La Maison a hébergé 31 femmes (dont 70 % étaient âgées de 16 à 35 ans) et 30 enfants (âgés, pour plus du trois quarts, de 0 à 9 ans). Les employées de l’organisme ont passé 690 heures en interventions téléphoniques et se sont livrées à 2196 interactions individualisées et 11 séances de groupe dans le cadre du Programme enfants-témoins.
L’organisme, qui compte également sur plusieurs bénévoles, s’est aussi appliqué à mobiliser les jeunes, à améliorer sa présence sur les médias sociaux et à aménager un espace pour les mères et les bambins entre ses murs.
Cependant, comme l’a expliqué Mme Mouè, quelques ombres demeurent au tableau : La Maison continue de faire face à des défis et enjeux qui sont à peu près les mêmes, d’une année à l’autre, mais qui sont dans certains cas exacerbés par la réalité imposée par la pandémie.
Que ce soient les politiques gouvernementales qui tiennent difficilement compte de la complexité du vécu des femmes victimes de violence, le manque d’accès aux services pour les enfants ayant des besoins spéciaux, le financement qui fait parfois défaut pour les programmes de l’organisme, etc., maints obstacles doivent être surmontés par La Maison.
Au chapitre des états financiers, l’organisme, qui dépend essentiellement du ministère ontarien des Services sociaux et communautaires, a réussi à diversifier quelque peu son financement en recevant une subvention du ministère fédéral des Femmes et de l’Égalité des genres.
Les élections ont permis de pourvoir à six des sept postes au conseil d’administration. Celui-ci est désormais composé d’Olga Lambert et Valérie Grand’Maison, qui obtiennent un deuxième mandat, et Nathalie Dufour Séguin, Céline Lamarre, Lilia Khodja et Lila Amara qui débutent leur engagement auprès de l’organisme.
La dernière année administrative a été celle du 10e anniversaire de l’organisme. Il est souvent de mise d’affirmer qu’il serait préférable que la violence conjugale n’existe pas et rende ainsi La Maison inutile. Cependant, comme les rêves ne constituent pas la réalité, le travail de La Maison est au contraire essentiel et l’organisme continuera à le démontrer comme cela a été le cas au cours de la dernière décennie.
PHOTO – Jeanne Françoise Mouè, directrice générale de La Maison