Si vous jetez un œil au dictionnaire à la page ou se trouve le mot résilience, vous lirez : « Résistance psychique face aux aléas de la vie ». Nous l’avons fait. Patrick Bizindavyi l’a fait également et, comme nous autres, ce conférencier et spécialiste des relations avec les communautés à Radio-Canada l’a fait juste avant de se rendre à la foire des services communautaires.
Organisée par le Collège Boréal à son fief torontois le 27 novembre dernier, cette foire a rassemblé une vingtaine d’organismes francophones qui ont répondu présent aux côtés des étudiants du Collège. L’objectif de l’établissement est double : mieux connaître les services en français disponibles pour la communauté dans plusieurs domaines et nouer des contacts en amont entre les futurs stagiaires du Collège et ces organismes.
Toutefois, niveau apprentissage, le clou de cette journée réside dans l’intervention de Patrick Bizindavyi, invité en tant que conférencier. « Je ne vous cache pas que j’ai regardé la définition du mot résilience avant de venir ici. Quand je l’ai lue, je me suis dit, ça c’est moi », lance-t-il à l’assistance en toute transparence avant de se lancer dans la narration de son propre parcours et expériences dignes d’un long métrage à plus d’une aventure. Or, d’abord, nous avons demandé à Gilles Marchildon, directeur du Collège Boréal (campus de Toronto) que signifie la résilience pour lui, histoire de voir si lui aussi a bien fait ses devoirs avant de se présenter à cette conférence.
« Pour moi, et peut être que cette définition va évoluer à la lumière de ce que va présenter le conférencier, la résilience c’est savoir se remettre debout après une chute et, pour cela, il faut savoir bien s’entourer, aller chercher les ressources et les appuis nécessaires pour pouvoir se remettre sur pied. »
Dans les faits, la définition du directeur a plutôt été confirmée par le conférencier, à la différence près qu’elle a été véhiculée par l’irréfutable preuve du vécu. En effet, Patrick Bizindavyi a connu des hauts et des bas avant d’être en haut, à l’instar du jour où il a tout perdu, jusqu’à sa maison, pour se retrouver à la rue en plein hiver avec sa femme et son bébé de 6 mois.
Quant à savoir si la résilience n’est, in fine, qu’une question de chance, une chance qui sourit à ceux qui se trouvent au bon endroit au bon moment, à cela Patrick Bizindavyi répond : « Oui et non! C’est vrai qu’il faut être au bon endroit au bon moment, mais bien souvent cela prend beaucoup de temps, et bien des fois cela n’arrive jamais. C’est pour cette raison qu’il faut créer ses propres opportunités pour arriver à cet endroit et à ce moment, et c’est aussi ça la résilience. ».
Plus qu’un simple mot donc, la résilience est un concept, une philosophie de vie, et quoi de mieux que d’expliquer une philosophie par l’exemple, par l’empirisme, par le parcours d’un homme qui, tel le phénix, possède la vertu de renaître de ses cendres.
PHOTO: Conférence de Patrick Bizindavyi au collège Boréal sur le thème de la résilience.
SOURCE: Soufiane Chakkouche