Le Festival international du film de danse contact revient à Toronto du 28 juin au 2 juillet, popularisant peu à peu une forme de création improvisée à mi-chemin entre l’art du mouvement et l’écoute de son être intérieur. Organisée par la compagnie REAson d’être Productions, cette troisième édition offre une large programmation de films mais aussi de sessions libres et d’ateliers ouverts à tous, en quatre lieux de la ville : Celia France Centre, Dovercourt House, Betty Oliphant Theatre et Revue Cinema.
« La danse contact est un enchaînement de mouvements qui s’appuient sur un point de contact avec une personne avec laquelle on va interagir par le transfert de poids et d’énergie. C’est un lien physique et psychologique que l’on crée selon le moment présent avec des gens différents, qui ont un parcours et un état d’esprit différents. C’est une sorte de sculpture dans l’espace et de communication avec l’autre », résume Caroline Joyal.
Cette massothérapeute torontoise que l’on retrouve à l’affiche de Gazebo de Olya Glotka, film court projeté lors de la soirée d’ouverture le 28 juin à la Dovercourt House, a trouvé dans cet art le moyen de libérer son expression personnelle et son courage. Car il faut être à l’aise avec son corps pour être capable de toucher et porter une autre personne. « C’est encore plus compliqué de rester authentique quand on vous filme. Il y a une nervosité. Il faut faire le vide, avoir confiance. La musique, quand elle est présente, aide en cela : elle libère une gamme d’émotions, apporte une saveur et influe sur notre perception des choses », poursuit-elle.
Il fallait bien un festival, marqué par la présence des danseurs Mayumu Minakawa et Tom Weksler, pour faire connaître cet art dynamique. Esthétiques et poétiques, les films de danse contact improvisés sont une invitation à essayer soi-même. Une opportunité offerte lors de quatre sessions libres et de 14 ateliers animés par des professeurs expérimentés qui feront découvrir aux néophytes quelques sensations corporelles et même, le jeudi 29 juin et dimanche 2 juillet, les ficelles de la production cinématographique.
Ni chorégraphie, ni technicité, ni souplesse ne sont requises lors de ces sessions, ouvertes aussi aux personnes en fauteuil roulant. « La plus grande barrière est d’être soi-même, dans le présent », rappelle Caroline Joyal, qui pense que la danse contact peut apporter beaucoup en termes de développement personnel, d’écoute et d’ouverture sur les autres.
Photo (Olya Glotka): toujours en contact, Kim Simons et Caroline Joyal (à droite) utilisent leur élan pour créer des mouvement.