À la Croisée des mots, un rendez-vous littéraire organisé par l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français et le Réseau des bibliothèques publiques de Toronto, donne la part belle aux auteurs franco-ontariens. Pour le rendez-vous du mois de mai, Hélène Koscielniak, une résidente de Kapuskasing, a été invitée à parler de sa carrière à la succursale de Yorkville.

Enseignante à la retraite, Mme Koscielniak a toujours été une femme très active, s’étant impliquée dans de nombreux conseils d’administration dans sa communauté. Aujourd’hui, elle se consacre à sa passion, l’écriture.

« L’écriture a totalement changé ma vie, confie-t-elle. Par contre, je ne suis pas devenue riche pour autant ».

Grâce à sa plume, l’auteure voyage et parle de ses romans un peu partout en Ontario dans sa langue natale, le français. Un français qu’elle appelle d’ailleurs le « tarois ». « Notre français à nous, c’est d’utiliser des mots en anglais », dit-elle.

Et dans ses romans, elle n’emploie pas le français dit international pour les dialogues. « Je ne suis pas capable de mettre du français parisien dans la bouche de mes personnages », glisse-t-elle et pourtant, c’est ce type de français qu’on lui a inculqué à l’école et qu’elle a enseigné à ses élèves. Cependant, Hélène Koscielniak est fière de ses origines et a martelé à ses élèves de l’être également.

Dans le public, quelqu’un s’étonne de cette prise de position en affirmant que c’est un peu restrictif de faire parler ses personnages dans un français qui ne serait pas forcément compris par tout le monde. Hélène Koscielniak ne s’en offusque pas du tout et rétorque « que ça enlèverait la saveur de leur langage » que de faire parler ses personnages dans un français qui n’est pas le leur. Et d’une certaine manière, elle a bien raison. Le français, ce n’est pas seulement une langue, c’est aussi une culture qui varie en fonction de là où l’on vient.

« La culture franco-ontarienne, c’est ma culture, dit-elle. Plus j’écris, plus je joue avec les mots, plus j’écoute les gens me parler et plus j’aime qui je suis à cause de ma culture ».

PHOTO: L’auteure Hélène Koscielniak, entourée de Daniel Birru (à gauche) et Gabriel Osson