C’est une décoration exceptionnelle portée par seulement trois Canadiens qu’a reçue la planificatrice de musées mondialement connue, Gail Lord. Le consul général de France, Jean-François Casabonne Massonave, lui a remis l’insigne d’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, le lundi 8 décembre, à l’Alliance Française de Toronto (AFT), pour sa contribution à la promotion de la culture française. 

Le directeur général de l’AFT, Thierry Lasserre, a rappelé que l’Alliance de Toronto est un lieu historique qui, après avoir ouvert en 1902, a notamment servi à apprendre le français aux soldats canadiens qui allaient être envoyés pour se battre en France. « Nous sommes ici pour célébrer Gail qui représente à elle seule l’amitié franco-canadienne », a-t-il déclaré. 

C’est avec beaucoup d’émotions que Gail Lord a reçu l’insigne d’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres afin d’honorer son travail en tant que planificatrice de musée, qui a notamment contribué au développement et à la planification de nombreux musées en France. L’Ordre des Arts et des Lettres a été institué en 1957 et récompense les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire, ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des Arts et des Lettres en France et dans le monde. 

Gail Lord fait partie du conseil d’administration de l’AFT afin de promouvoir la culture française qui est pour elle fondamentale et partie intégrante du patrimoine historique canadien. Jean-François Casabonne Massonave a chaleureusement remercié cette « visionnaire » aux qualités « d’entrepreneure, d’intellectuelle et de femme engagée dans la cité ». 

Gail Lord est également co-présidente et co-fondatrice avec son mari, Barry Lord, de Lord Cultural Resources. Elle a notamment travaillé avec les musées Smithsonian à Washington DC, le Tate Museum à Londres, le Guggenheim Museo à Bilbao et le Musée du Quai Branly, le Louvre, le Centre George Pompidou ou encore la Cité des civilisations du vin à Bordeaux, en France. 

Pour cette planificatrice de musée, tout tourne autour de ce qu’elle appelle le « soft power », qui représente « la possibilité d’influencer les comportements en utilisant la persuasion, l’attraction ou l’organisation de programmes ». Les musées, au même titre que l’Alliance Française sont pour elle des vecteurs de « soft power », qui partagent des idées, le savoir, les valeurs, les langues et le multiculturalisme. Lorsqu’elle a travaillé avec le Musée du Quai Branly, à Paris, son défi était de lier la clientèle et notamment les populations d’immigrants concernés par le type d’art présenté, avec le thème du musée. Enfin, le projet qui la passionne le plus, reste celui du Musée canadien des droits de la personne qui ouvrira prochainement à Winnipeg. 

Une cérémonie à la hauteur de l’honneur dû à cette grande dame de la culture, qui manie avec tant de finesse l’art de trouver l’identité d’un musée en le liant à sa clientèle.

Photo : Le consul général de France félicite Gail Lord.