Le samedi 13 juillet se tenait à Mississauga le gala du Canada International Black Women Event. Organisée sous le thème « Célébrer 100 femmes noires à surveiller au Canada », la soirée se voulait un hommage inspirant à ces Canadiennes de souche africaine ou antillaise qui ont fait leur marque au cours des ans.

Créé dans le but de souligner le chemin parcouru depuis les 60 dernières années par ces femmes qui, il y a trois ou quatre générations, étaient au bas de l’échelle sociale, le gala est également une source de motivation pour celles qui, aujourd’hui et demain, feront tomber de nouvelles barrières. Parmi les femmes dont les mérites et réalisations ont été soulignés à cette fin se trouvait Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du Centre francophone de Toronto (CFT), membre du Conseil des gouverneurs de l’Université de l’Ontario français et probablement la femme noire francophone la plus influente à Toronto.

Entrée en fonction au CFT en septembre 2017, Mme Ngenzebuhoro n’en était pas à ses premières responsabilités d’importance. En effet, elle était jusque-là superviseure de programmes et coordonnatrice des Services en français pour la région ouest du ministère des Services sociaux et communautaires et des Services à l’enfance et à la famille. Détentrice d’une maîtrise en service social de l’Université Laurentienne de Sudbury, d’un certificat en counseling de groupe et individuel du Mohawk College of Applied Art de Hamilton et d’un baccalauréat en droit civil de l’Université du Burundi, Florence Ngenzebuhoro était bien préparée à s’engager à fond dans l’amélioration de la qualité de vie de la population, notamment les communautés les plus vulnérables.

Mais pourquoi, justement, s’être orientée, au plan professionnel, vers le secteur des services sociaux et tout ce qui se rapporte à la protection et à l’avancement des individus et familles en difficulté? « J’ai grandi dans la famille royale du Burundi, confie la directrice générale du CFT. Ma famille a une tradition d’aider et de soutenir les moins favorisés. » À cette éducation s’est ajoutée l’expérience directe d’être dans le besoin : en 1994, des troubles politiques ont poussé Mme Ngenzebuhoro à quitter son pays natal et, installée au Canada, elle a vécu les mêmes problèmes auxquels est confronté tout immigrant.

Parmi ceux-ci, la difficulté à faire reconnaître ses compétences n’était pas des moindres et l’a conduite à retourner aux études, une décision qui, au bout du compte, s’est avérée un tournant positif dans sa vie : « Je me suis orientée vers le travail social parce que c’était plus rapide et je suis tombée en amour avec les services sociaux. » Cette passion oriente désormais ses ambitions et ce n’est pas demain la veille que Mme Ngenzebuhoro se lancera dans une nouvelle aventure professionnelle aux antipodes de ce qui l’enthousiasme : « Pour le moment, je suis très heureuse au Centre francophone où je peux avoir un grand impact considérant son mandat qui est très large ».

Au cours des 25 dernières années, Florence Ngenzebuhoro a gravi les échelons et est à présent un exemple d’accomplissement pour les autres femmes noires. Le gala où, avec d’autres, elle s’est fait rendre hommage n’était pas qu’une simple séance de félicitation mais avait également pour but de soutenir, encourager et élever celles qui peuvent bénéficier de pareilles modèles. « Selon moi, c’est un message d’encouragement aux femmes noires pour dire qu’elles sont fortes et intelligentes et que, lorsqu’elles font face à des défis, elles sont capables de les relever et ne devraient jamais baisser les bras », commente la directrice générale du CFT.

Cinq autres francophones ontariennes figurent parmi ces femmes méritantes nominées par le public : Sandra Sassa, Francesca Mérentié, Carine Kouamen, Nadine Mbala Nongo et Arielle Kayabaga. Dans des domaines aussi divers que les finances, la politique, l’activisme social, etc., elles sont autant d’exemples de réussite.