En ce moment à l’Alliance française, le public peut admirer une série de photographies prises entre 1949 et 1954 par Marilyn Stafford. Cette exposition a été montée avec le soutien du Conseil de recherches en sciences humaines du gouvernement canadien et fait partie d’une série d’expositions dont une intitulée From Street to Playground. Cette dernière avait été présentée en 2016 dans la métropole canadienne et rouvrira à partir du 17 mars 2017 aux Archives de la ville de Toronto.
Cette série de photos représente « les enfants dans la rue, dans les quartiers défavorisés, qui se servent de la rue comme terrain de jeux », explique Julia Winkler, commissaire de l’exposition.
La vie fait parfois bien les choses. C’est par hasard que Julia Winckler, instigatrice de ce projet (Université de Brighton) a découvert le travail de Marilyn Stafford au cours d’une petite exposition de photos dans un café de la ville de Brighton il y a deux ans où elles résident toutes les deux.
« Je suis tombée amoureuse de ces photos. Je lui ai demandé si on pouvait travailler ensemble. Elle a un peu hésité. Elle ne voyait pas l’intérêt de ces portraits au début, car elle a également photographié les plus grands comme Édith Piaf. Elle pensait qu’on allait être intéressés par des gens beaucoup plus connus mais, ce qui m’intéresse, ce sont les « incidental subjects »,
avoue Julia Winkler.
Marilyn Stafford a fait découvrir à Julia Winkler des photos qui n’ont jamais été montrées ailleurs : « En tant que photographe, ce qui m’a intéressée dans cette série, c’est que ce quartier parisien n’existe plus. Il a été démoli »
Peu après 1954, Marilyn Stafford s’est lancée dans la photographie de mode, a travaillé pour des journaux pendant quelques années, puis a fait de la photo plus engagée. Elle est allée photographier des réfugiés algériens en Tunisie. Elle a également passé un an au Liban puis à Rome où elle a fait des portraits d’artistes et tout au long de sa vie, elle a côtoyé les plus grands photographes de l’époque tels Henri Cartier-Bresson et Robert Capa.
La photographe Marilyn Stafford, âgée de 91 ans n’était pas présente lors du vernissage à l’Alliance. Elle avait néanmoins réservé au public une surprise de taille. En effet, un film avait été spécialement conçu pour l’exposition de l’AF, et on pouvait entendre la voix de la dame parler de ses premier pas en tant que photographe, de ses rencontres, de ses choix de carrière et des différentes villes où elle a vécu dont Paris et New York, et voir à l’écran des photos de Mme Stafford.
Marilyn Stafford a ainsi oublié l’existence de ces photographies pendant plusieurs décennies. Elles sont maintenant exposées pour la première fois à l’Alliance française de Toronto, 24 Spadina Road, et ce, jusqu’au 3 avril prochain.