L’exposition FUSION de l’artiste Ognian Zekoff bat son plein à la galerie Thompson Landry dans le quartier de La Distillerie. L’artiste y expose ses oeuvres pour la seconde fois depuis 2011, et où le spectateur y contemple le jeu d’ombres et lumières de ses œuvres. L’exposition seras présentée jusqu’au 30 novembre.
Des mains, des ballerines et des femmes nues peintes sur de grandes toiles, mêlant les techniques de la peinture européenne au fusain pour jouer sur le clair-obscur. Et puis une grande baguette, appelée « French Love », petit clin d’œil aux premières expériences de l’artiste qui s’était essayé la première fois à ce type de peinture en peignant des objets. L’œil du spectateur est trompé : s’agit-il d’une photographie ou d’une peinture?
La précision du pinceau d’Ognian Zekoff donne l’illusion d’une photographie, d’un tableau qui prend vie, et suscite l’émotion chez le spectateur. Deux toiles exposées sortent néanmoins du lot. Les « mains de la victoire » sont peintes sur un fond rouge, changement radical pour cet artiste habitué à peindre avec une palette presque monochromatique. Il raconte, dans un français parfait, qu’il souhaitait un changement, quelque chose de radical et provoquant, afin de susciter d’autres émotions chez le spectateur avec des notes plus intenses et dramatiques dans son travail. « Sur un fond noir, les objets sortent de l’espace et, sur un fond blanc, ils s’étouffent. Je vois la surface des toiles comme un espace en profondeur », explique-t-il.
Né à Sofia en Bulgarie, en 1964, Ognian Zekoff étudie à l’Académie nationale d’Art dans sa ville natale, où il obtient sa maîtrise en Beaux-arts, avant d’aller s’installer à Montréal en 2007. Il explique qu’il a dû faire un choix entre Paris et Montréal, et que finalement c’est le Canada qui l’a emporté car la métropole québécoise représente pour lui « un excellent mélange entre les cultures nord-américaine et européenne ». Il ne peint pas à partir de photographies, mais à partir de modèles vivants. Il avait commencé par s’essayer à peindre des objets avec sa première exposition, Rétroaction, ce qui lui a permis par la suite d’aborder le type de peinture qu’il expose aujourd’hui, plus technique mais qui lui correspond mieux.
Ses œuvres ne nécessitent pas plus de couleurs pour susciter l’émotion chez le spectateur et pour lui, « derrière chaque tableau, il y a quelque chose de très personnel ». Il puise son inspiration « dans la vraie vie » et représenter des mains a sens particulier pour l’artiste, car « elles expriment nos sentiments, nos rêves, nos doutes, nos états d’âme, nos esprits ».
Pour tous les amateurs de clair-obscur et de peinture presque photographique, à voir absolument. L’exposition d’Ognian Zekhoff se poursuit jusqu’à la fin du mois à la galerie Thompson Landry.
Photo : L’artiste Ognian Zekoff avec son oeuvre préférée