C’est l’une des figures les plus brillantes du XIXe siècle en général et du romantisme en particulier qui a été choisie pour clôturer la série « Portraits d’artistes » concoctée par la Bibliothèque publique de Toronto, en collaboration avec l’Alliance française. Il s’agit du peintre Eugène Delacroix dont la renommée demeure à l’épreuve des siècles.
Comme les cinq présentations précédentes, celle du 20 mars dernier était dispensée par Ophélie Delacour, guide touristique exerçant à Paris et diplômée en médiation culturelle de l’école du Louvre de la Ville lumière.
Brillant, Delacroix l’était avant tout par l’usage des couleurs. En effet, pour cet artiste qui a fait la différence avec ses « confrères » de l’époque dès la première toile, la couleur est au cœur de son travail et c’est bel et bien à travers elle, et non à travers la forme en elle-même, que l’émotion mérite d’être transmise. À en croire Ophélie Delacour, « Eugène Delacroix réfléchissait en termes de couleurs et avait tendance à négliger le dessin, ce qui n’a pas manqué de lui attirer l’ire de beaucoup d’autres peintres de sa génération ».
Toujours d’après la spécialiste, l’autre caractéristique de Delacroix réside dans le fait que malgré un schisme consommé avec la peinture traditionnelle restrictive de l’époque, cela ne l’empêchait pas de s’inspirer, sans jamais s’en cacher, des grands peintres qui l’ont précédé comme Michel-Ange ou Rubens, mais aussi de certains de ses contemporains tels que Géricault pour qui, selon la rumeur, il avait posé dans le fameux tableau Le radeau de la Méduse.
Vrai ou pas, peu importe, les voies de la rumeur sont impénétrables. Quant à la certitude, La mort de Sardanapale, un tableau d’Eugène Delacroix qui a failli arrêter net sa carrière en plein apogée à cause de ce qui était pris à l’époque pour étant une violence extrême, est l’un des plus appréciés aujourd’hui. Un différend de goût générationnel, sans doute!
SOURCE – Soufiane Chakkouche
PHOTO – Le liberté guidant le peuple, une oeuvre de Delacroix datant de 1830