Émilie G. Pelletier

Le ministre des Affaires municipales et du Logement Steve Clark a annoncé le vendredi 16 juin, à la suite d’une réunion avec les maires des grandes villes de l’Ontario, qu’il étend les pouvoirs de maires forts qui avaient été accordés aux maires d’Ottawa et de Toronto.

Les nouvelles villes choisies, y compris Niagara Falls, Oshawa et Kingston, sont parmi les plus grandes de la province et celles qui ont la croissance la plus rapide, a expliqué le ministre Clark, en conférence de presse. Avec ces pouvoirs, les maires auront la capacité de promulguer certains règlements même si une minorité de conseillers municipaux sont en faveur et de nommer des membres du personnel de haut niveau au sein de la bureaucratie municipale.

Steve Clark soutient que cette décision vise à aider les régions à mettre en chantier plus rapidement les travaux de construction pour aider à atteindre l’objectif de la province de construire 1,5 million de maisons en dix ans, soit d’ici 2031.

Le réseau des maires des grandes villes de l’Ontario rassemble les municipalités qui comptent plus de 100 000 habitants. À elles seules, ces villes représentent près de 70 % de la population ontarienne. Parmi les 29 villes membres du réseau, trois n’ont pas été choisies : Newmarket, Chatham-Kent et Thunder Bay.

« C’est assez simple. Nous avons étendu les pouvoirs de maire forts à chaque communauté qui a promulgué une promesse de logement », mentionne Steve Clark.

Le Grand Sudbury, qui ne fait pas partie du réseau, n’a pas été choisi non plus, malgré sa population de plus de 100 000 habitants. En fait, aucune ville du Nord de l’Ontario n’a été sélectionnée pour faire partie de cette liste.

Steve Clark a néanmoins affirmé qu’il demeure ouvert à ajouter d’autres maires au programme.

Rappelons qu’en septembre 2022, la province avait accordé, avec le projet de loi 3, un droit de veto aux maires d’Ottawa et de Toronto afin d’accélérer la construction de logements. Trois mois plus tard, le gouvernement Ford a adopté le projet de loi 39, donnant au maire de Toronto des pouvoirs supplémentaires, lui permettait de faire adopter des règlements municipaux avec l’appui de seulement 8 des 25 conseillers. Cette fois-ci, on disait que cela devait permettre d’améliorer l’efficacité dans les projets de logement, de transport en commun et d’infrastructures.

Le premier ministre ontarien avait déclaré qu’Ottawa et Toronto allaient permettre de « faire le test » et que d’autres villes allaient être ajoutées au programme par la suite.

L’ex-maire de Toronto John Tory avait accueilli favorablement cette nouvelle, tandis que le maire d’Ottawa Mark Sutcliffe a affirmé en campagne électorale qu’il n’avait pas l’intention d’utiliser ces pouvoirs.

Lors de cette annonce, 15 conseillers municipaux torontois avaient demandé au gouvernement provincial de mettre le projet de loi sur pause, soutenant qu’il s’agissait d’une atteinte à la démocratie municipale.

Les municipalités ontariennes choisies : Ajax, Barrie, Brampton, Brantford, Burlington, Caledon, Cambridge, Clarington, Guelph, Hamilton, Kingston, Kitchener, London, Markham, Milton, Mississauga, Niagara Falls, Oakville, Oshawa, Pickering, Richmond Hill, St. Catharines, Vaughan, Waterloo, Whitby, Windsor.

Source : La Presse canadienne / Initiative de journalisme local, Le Droit

Photos (Crédit : Ville de Windsor) : Les maires présents à Queen’s Park à la conférence de presse.