Le Mois de l’histoire des Noirs (MHN) est célébré chaque année en février partout au Canada. Proposé par la Société d’histoire des Noirs de l’Ontario (OBHS), le MHN a été introduit au Parlement en décembre 1995 par Jean Augustine, la première députée noire. Le MHN a été officiellement célébré au Canada pour la première fois en février 1996.

Chaque année en février, le MHN souligne les contributions des Canadiens et Canadiennes noirs d’hier et d’aujourd’hui qui ont façonné l’histoire et l’identité canadienne. Aujourd’hui, l’engagement des personnes noires d’expression française dans les communautés francophones en situation minoritaire fait partie intégrante de l’identité franco-canadienne. Elles contribuent chacune à leur manière au rayonnement des communautés francophones. Voici quelques portraits de personnalités noires qui se sont démarquées au cours de la dernière année à Toronto.

Florence Ngenzebuhoro, la directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) depuis bientôt deux ans et demi, arrivait de Hamilton où elle a passé 13 ans à la tête d’un centre de santé communautaire, ainsi qu’au ministère des Services sociaux. Depuis sa nomination à la barre du CFGT, Mme Ngenzebuhoro a réorganisé les services de l’organisme et ses divers départements, ouvert des bureaux satellites du CFGT à Mississauga et à l’aéroport Pearson, et obtenu le sceau d’Agrément Canada.

Elle a toujours été très active au sein de la communauté francophone du Centre-Sud, participant entre autres à la fondation du Réseau en immigration francophone et du Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones. Elle siège également au Conseil de gouvernance de l’Université de l’Ontario français. En juillet 2019, elle faisait partie des 100 femmes noires à surveiller au Canada qui ont été honorées lors d’un gala présenté à Mississauga.

Alison Vicrobeck

Radio-Canada annonçait récemment la nomination d’Alison Vicrobeck à l’animation et à la réalisation de L’heure de pointe. Dès le lundi 2 mars, l’émission diffusée en semaine dans la région du grand Toronto ainsi que dans le Sud-Ouest de la province sera pour la première fois à Toronto diffusée au 90.3 FM. Mme Vicrobeck détient une maîtrise avec mention honorable en journalisme international de la Columbia University. Elle détient également un diplôme en politiques américaines et européennes de SciencesPo Paris. Elle a effectué un stage au New York Times en vérification de faits. Depuis 2015, elle a occupé plusieurs postes à Radio-Canada, à Sudbury et Toronto, avant de devenir animatrice par intérim de L’heure de pointe en juillet 2019. Ayant grandi à Toronto, elle connaît la richesse de la Ville reine et des différentes communautés qui y vivent.

Abel Maxwell

Abel Maxwell est depuis un peu plus d’un an le directeur des communications au Centre francophone du Grand Toronto. Mais c’est d’abord et avant tout un artiste dans l’âme qui cherche, à travers sa musique et ses conférences, à inspirer les jeunes à croire en eux-mêmes et en leur capacité de faire une différence tout en conservant un regard noble sur l’humanité. Il est d’ailleurs le porte-parole officiel du concours d’épellation national Épelle-moi Canada qui vise la valorisation et la promotion de la langue française chez les jeunes francophones et francophiles de 6 à 14 ans à travers le pays.   

Titulaire d’un diplôme en administration des affaires en 2005, Travailleur assidu, il parvient, tout en maintenant sa carrière dans la finance, de travailler sur sa musique. En 2015, après deux albums, il est en nomination en tant que meilleur Interprète masculin au Gala des prix Trille-Or par Radio- Canada/APCM.

Son premier album intitulé Abel Maxwell sort en 2008. Son style jazz, gospel rappelle ses influences ecclésiastiques alors qu’il était à la tête d’un chœur à Lyon. Il lance un deuxième album, Interlude, en 2014 et un troisième, Rupture, en 2016. La pop aux couleurs R&B domine. Il cible un public francophone, un moyen pour lui de retourner à ses racines. Ce mois-ci, le 20 février, il a lancé son quatrième album, Contradictions, à l’Alliance française de Toronto et fait notamment référence aux obstacles de sa vie, à sa volonté de toucher un public francophone avec des titres en majorité en français. En tant qu’Afro-descendant, c’est aussi un album qui lui tient à cœur et diffère des autres par un style qu’il n’a jusqu’à présent que saupoudré dans ses albums : le style Zouk-Kompas et afro-Beat; un retour à ses origines, ses sources africaines.

Assiatou Diallo

Originaire de la Guinée, Assiatou Diallo est arrivée au Canada il y a 13 ans après avoir passé quelques années à Montréal. Elle a travaillé au Centre francophone de Toronto avant de créer sa propre entreprise de nettoyage, TAAB Cleaning, qui emploie majoritairement des femmes immigrantes. Elle se dit déterminée à aider les femmes immigrantes à acquérir des outils pour se lancer en affaires, à chercher un emploi et à développer leurs connaissances en littératie financière pour devenir indépendantes. Mme Diallo a été élue en août 2019 présidente du Mouvement ontarien pour les femmes immigrantes francophones (MOFIF). La présidente du MOFIF souhaite travailler en faveur de l’autonomisation des femmes.

Gabriel Osson

Gabriel Osson est poète, romancier et artiste-peintre. Né à Port-au-Prince (Haïti), il vit à Toronto. Il est retraité du ministère de l’Éducation de l’Ontario où il a œuvré pendant dix ans. Auparavant, il a été gestionnaire au Collège Boréal à Toronto. Il se consacre à plein temps à l’écriture. Il donne des conférences et anime des ateliers d’écriture pour différents publics.

Très impliqué dans la francophonie torontoise, M. Osson siège à différents conseils d’administration : l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF) dont il est le président, et la Coopérative radiophonique de Toronto à titre d’administrateur. Il anime aussi l’émission hebdomadaire, Franco Découvertes, à la radio francophone de Toronto, CHOQ FM.

Voulant se mettre au service des enfants de son pays d’origine, il préside l’Association Haïti Futur-Canada visant à installer des tableaux numériques interactifs, munis de panneaux solaires dans des écoles rurales d’Haïti.

Récemment, il a signé son deuxième roman aux Éditions David avec Le jour se lèvera, une œuvre qui lève le voile sur un soulèvement militaire souvent oublié contre le régime dictatorial de celui que l’on appelait « Papa Doc ». Le livre raconte l’histoire de 13 jeunes hommes, de 19 à 31 ans, qui sont partis de Miami à l’été 1964 pour essayer de renverser le régime de Duvalier. Malheureusement pour eux, ça n’a pas tourné tout à fait comme ils espéraient, raconte l’auteur qui se souvient avoir été témoin de ce soulèvement durant sa jeunesse.

Même si ce soulèvement n’a pas permis de renverser le régime de Duvalier, Gabriel Osson tenait à livrer cette histoire qu’il juge très importante. « Je veux que les gens retiennent le courage et l’abnégation de ces jeunes-là. C’est une chose de passer à l’action, c’est une autre chose, de savoir que sciemment, on peut mourir dans ça, mais d’aller de l’avant quand même, ces jeunes-là étaient courageux », soutient celui qui veut honorer la mémoire de ces 13 jeunes méconnus qui ont fait beaucoup pour l’histoire d’Haïti.

PHOTO: Le drapeau pan-africain