La Semaine de la sensibilisation aux réalités transgenres se déroule du 13 au 20 novembre et culmine le 20 novembre avec la journée du souvenir transgenre.
À cette occasion, le Sudburois Aédan Charest a gentiment accepté de partager sa réalité, ses désirs et ses idées face à la communauté trans. Pour lui, il est important de vivre sa vie et de se présenter, pas en tant que personne trans, mais en tant qu’humain.
Être une personne trans, c’est vivre dans un monde où l’apparence et l’expression du genre sont continuellement jugées et analysées. « Les gens t’appellent en se basant sur ce qui se voit, en tant qu’individu androgyne (neutre). Je suis correct avec ça. Le français n’est pas non plus idéal pour l’inclusion du langage de genre. Il faut rester ouvert, ajoute-t-il. La validation doit venir de soi-même, elle ne peut dépendre du langage de l’autrui. » Aédan Charest confie avoir trouvé la paix dans cette réalité.
Cet homme a, en fait, vécu sa transition de façon très médiatisée. En 2014, alors qu’il était bénévole pour plusieurs organismes LGBTQ+ dont Sudbury Pride, il a entamé sa transition publique à laquelle s’est intéressée Radio-Canada. Très vite, il a été introduit au côté moins glamour de la célébrité et est devenu très engagé comme militant au sein de sa communauté.
Jusqu’en 2018, il a découvert son identité qui s’est créée dans un climat politique. Même en mettant ses questionnements et sa vie à nu en tant qu’activiste, ce n’était jamais suffisant ou même correct. Pas question pour lui de prétendre représenter à lui seul toute une communauté. « Ça m’a forcé à penser pour moi-même », raisonne-t-il en ajoutant que son sentiment d’appartenance face à la communauté LGBTQ+ s’amincissait face à la remise en question constante de ses décisions et de sa réalité.
C’est justement avec l’idée de célébrer les personnes trans pour leurs accomplissements personnels – et non seulement pour le fait qu’elles soient trans – que l’activiste décide de lancer le projet « We Are » , une série de photos d’alliés et de personnes LGBTQ+ qui mettent en valeur leurs vies, pas juste leur identité de genre ou leur orientation sexuelle. Contribuer à la communauté, motiver les individus à découvrir d’autres facettes de leur identité et d’une certaine façon « surmonter » le fait d’être trans pour être bien plus que seulement l’étiquette trans.
Quand Aédan Charest s’est éloigné de la communauté LGBTQ+, il a réalisé que sa vie personnelle et professionnelle était entièrement bâtie autour de cette petite partie de lui-même. « J’ai dû découvrir à être juste moi et me reconstruire sans stéréotype, sans béquille LGBTQ+ », observe-t-il en riant. C’est essentiel pour lui d’être accepté comme personne et non comme un « token trans ».
Le Sudburois travaille à l’heure actuelle pour obtenir sa certification d’entraîneur personnel en suivant divers programmes d’études en santé et conditionnement physique. Ce rôle requiert un lien avec son corps et vise à aider les autres à trouver la meilleure version d’eux-mêmes. Sa mère était une infirmière et son père était dans l’armée. « Vouloir aider les autres, c’est dans la famille! », s’exclame-t-il.
Son souhait pour les membres de la communauté transgenre : qu’ils soient vus simplement comme des personnes, que le fait d’être trans ne soit pas un des premiers descripteurs de l’identité d’un humain, puisque souvent c’est juste une petite partie de leur expression identitaire. « Voyez-nous pour qui on est, pas qu’est-ce qu’on est », renchérit-il.
Pour souligner la Semaine de la sensibilisation aux réalités transgenres, l’étudiant planifie continuer à vivre sa vie et travailler à ses projets plus fort que jamais. « Ma vie ne tourne plus uniquement autour du fait d’être trans », conclut-il.
Suivez Aédan Charest sur Instagram dans sa quête de conditionnement physique : @inkedhybrid
Le mot-clic en lien avec la Semaine de la sensibilisation aux réalités transgenres est #TransLoveStories
SOURCE – Élodie Dorsel
PHOTO – Le drapeau emblématique de la communauté transgenre