C’est lors de son Assemblée générale annuelle qui s’est déroulée le 16 novembre dernier au Centre francophone du Grand Toronto que les ambitions expansionnistes du Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones (MOFIF) ont clairement été affichées.
En effet, après les classiques d’une quelconque AGA, à savoir le vote de l’ordre du jour, les présentations du rapport annuel et autres états financiers, la nouvelle équipe dirigeante du Mouvement a déballé les motifs du Mofif qui le poussent à voir grand, tout en capitalisant sur les réalisations antérieures et la quinzaine d’années l’expérience au compteur du Mouvement.
« Ce Mouvement est particulier dans le sens où il n’offre pas de services, mais représente les enjeux et les besoins des femmes immigrantes. L’équipe sortante a par conséquent travaillé sur des projets qui permettent de partager leurs histoires, mais aussi leurs réussites et leurs espoirs. On s’est par exemple attaqué à la question de l’engagement civique des femmes immigrantes francophones en rédigeant un livre blanc, parce que ce n’est un secret pour personne, on n’est pas assez présentes ni représentées au sein de certaines instances sociales et politiques.
« L’autre projet finalisé dont je suis fière est la réalisation d’un livret qui recueille une quinzaine de parcours de femmes immigrantes, des récits très poignants et très instructifs pour les nouvelles arrivantes », explique Fayza Abdallaoui, présidente sortante de l’organisme. De l’apprentissage par l’empirisme d’autrui en somme.
Toutefois, afin de rendre à Cornelia (la femme de César) ce qui appartient à Cornelia, à notre sens, la plus grande réalisation sous l’ère Fayza Abdallaoui réside dans le fait que l’ancienne équipe a réussi, pour la première fois de l’histoire du Mouvement, à recueillir des fonds publics. Voilà pour le passé.
Quant au futur, les principaux défis auxquels la nouvelle équipe devrait faire face, c’est Assiatou Diallo, nouvelle présidente depuis juillet dernier, qui en parle le mieux. « Les importants défis qui nous attendent sont essentiellement d’ordre géostratégique. Il faut que le MOFIF soit davantage connu sur l’ensemble de l’Ontario et pas seulement à Toronto. C’est pour cette raison que j’ai envie de faire une tournée régionale pour rejoindre et faire connaître le Mouvement auprès des associations dans le but d’avoir des représentantes dans chaque ville. Cela passe a fortiori par le développement de la communication de notre communication. »
Lorsqu’on connaît le parcours de la dame, elle qui lors de son arrivée à Toronto a atterri dans un centre de sans-abri pour femmes avec un enfant en bas âge dans les bras pour finir, quelques années plus tard, chef d’entreprise et à la tête du MOFIF, invitée parfois à la table du ministre! Il y a fort à parier que ces défis seront relevés. Le passé nous le suggère et le futur nous le dira.
SOURCE: Soufiane Chakkouche
PHOTO: Séance de vote lors de l’AGA