En tant qu’écrivain en résidence à la Bibliothèque publique de Toronto pour les mois d’octobre et novembre, Gaston Tremblay participe à diverses activités grand public consacrées à la littérature. Les ateliers constituent une des ces occasions de rencontrer l’auteur et d’apprendre de son expérience. C’est ainsi que, le 31 octobre dernier, M. Tremblay accueillait quelques Torontois francophones dans le cadre d’une séance consacrée à l’autofiction.
Pourquoi ce thème? Entre autres parce qu’il était très familier à Gaston Tremblay. Le genre autobiographique fait partie de son univers littéraire depuis ses 17 ans, alors qu’il avait entrepris la rédaction d’un journal personnel qu’il tint pendant une vingtaine d’années. Puis, d’oeuvre en oeuvre, il s’est plu de temps à autre à fusionner des récits de vie authentiques, le sien ou celui d’autrui, avec des personnages créés de toutes pièces, expérimentant cette approche de mille manières.
Car il s’agit bien là du fondement de l’autofiction : puiser dans ses expériences de vie de quoi créer une histoire. À l’heure où l’écriture devient un passe-temps pour de plus en plus de gens, en particulier par envie de laisser un souvenir de leur existence, l’idée de se raconter sous forme romancée par le biais de personnages peut en séduire plus d’un. Les participants à l’atelier, dont certains n’en étaient pas à leur première rencontre avec M. Tremblay, ont été invités à découvrir les diverses facettes de l’autofiction en écrivant un court texte à cet effet. Grâce aux échanges au sein du groupe et aux directives de l’auteur, les participants ont peu à peu peaufiné leur récit et transférer leur perception d’un évènement réel dans un univers fictif. « La base demeure vraie, l’expérience demeure vraie, mais la manière dont on s’y prend pour la raconter nous fait tenir compte du lecteur », rappelle Gaston Tremblay, car pour intime qu’il soit, le récit doit être intelligible et interpeller le lecteur.
L’autofiction n’est pas un phénomène nouveau et on en trouve ça et là plusieurs expérimentations. Par exemple, au Canada francophone, le conteur Fred Pellerin utilise une approche similaire. Il n’est pas rare en effet qu’un auteur pratiquant ce style écrive ou parle à la première personne même si c’est un personnage qui s’exprime. L’autofiction se retrouve également dans le monde théâtral où les comédiens peuvent être amenés à s’inspirer de leur vécu pour donner plus de crédibilité à leur jeu.
Pour ceux qui, en cette année du 400e anniversaire de la présence francophone en Ontario, seraient intéressés à en apprendre davantage sur la littérature franco-
ontarienne, Gaston Tremblay animera une table ronde à ce sujet le 10 novembre prochain, de 18 h 30 à 20 h 30, à la Bibliothèque de référence de Toronto. Il sera entouré de quatre panélistes, Marguerite Andersen, Didier Leclair, Mireille Messier et Paul Savoie, auxquels s’ajoutera Paul-François Sylvestre qui fera la synthèse de la soirée.
Photo: Gaston Tremblay