Le jeudi 13 novembre, devant un public rassemblé par l’Association des francophones de la région de York (AFRY), une artiste multidisciplinaire d’ascendance métisse, française, anishinaabe et algonquine a offert une présentation sur les traditions orales des Métis ontariens, plus précisément les contes qu’ils se sont transmis de génération en génération.
Nathalie Bertin a résidé pendant 20 ans à Newmarket et c’est là qu’elle s’est familiarisée avec l’AFRY. Elle réside aujourd’hui près de North Bay et c’est de son studio qu’elle a, en ligne, partagé son savoir et sa culture.
C’est d’abord avec quelques notions linguistiques qu’elle a entamé sa présentation. Ainsi, le public a appris que Nipissing signifie « petit lac », chose qui peut sembler étrange considérant sa superficie, mais il faut dire que les Autochtones le comparaient de cette manière aux Grands Lacs.
Mais c’est surtout sur les contes que s’est attardée Mme Bertin. Sa présentation s’est appuyée sur un ouvrage qu’elle a publié en 2020 et qui s’intitule Loup garou, mocassins et folklore métis. Elle y a rassemblé quelques contes métisses traditionnelles avec l’aide de l’historienne Karole Dumont et de l’artiste Louise Vien qui toutes deux appartiennent aussi à cette culture.
Nathalie Bertin estime que les traditions orales font partie intégrante du bagage folklorique de ce peuple. Cela se comprend lorsque l’on se place dans le contexte de l’époque qui l’a vu naître, alors qu’il fallait s’occuper lors des longues soirées d’hiver et que le mode de vie semi-nomade des voyageurs et des Autochtones était propice à la formation d’un répertoire d’histoires attrayantes et empreinte de symbolisme.
« Une des raisons pour lesquelles on racontait des histoires, c’était pour montrer aux jeunes comment survivre dans la nature », a commenté Mme Bertin.
C’était d’ailleurs la raison d’être des deux premiers contes que l’artiste a livré au public. Wisakajak et les mouettes prenait l’exemple de la pêche pour initier les enfants à ce que l’on appellerait aujourd’hui le « développement durable » en prévenant la surexploitation d’une ressource. Puis, Le festin hivernal de Ti-Jean avait pour thème l’attention à porter aux plus faibles et à ceux qui sont en difficulté lorsque la nourriture se fait rare.
Pour conclure, deux histoires plus ludiques ont été racontées par Mme Bertin, soit deux contes ayant les loups-garous comme thème. Le loup-garou est un personnage d’origine européenne mais adapté par les Métis à leur réalité culturelle.
Cette présentation n’était pas la première collaboration entre l’AFRY et Nathalie Bertin, ni la dernière, non plus. L’artiste sera de retour le 9 février et le 9 mars pour des ateliers touchant à l’artisanat métis. C’est donc un rendez-vous pour tous ceux intéressés par cette facette de la société canadienne.
PHOTO – Nathalie Bertin, artiste multidisciplinaire