Même si encore cette année les baisers sous le gui ne sont pas nécessairement recommandés – COVID oblige –, cette coutume du temps des Fêtes se retrouve quand même entortillée dans les récits racontés entre les petits et les grands. Elle se poursuit de génération en génération, sans être pratiquée régulièrement. Faut croire que la culture canadienne a le béguin pour les baisers…

C’est quoi le gui? En fait, il n’y a rien de bien romantique à cette plante parasitique. Dépourvue de racines, elle s’accroche à différents arbres et absorbe leur sève en guise de nutrition.

Le gui n’est pas complètement dépendant par contre, car ces propres feuilles le nourrissent aussi avec l’assimilation chlorophyllienne. Avec une croissance sous forme de boule à différents endroits dans l’arbre hôte, le gui ressemble drôlement à une plante fantastique d’un livre de Dr Seuss.

Ce buisson « suspendu » aux bulles blanchâtres n’est pas à confondre avec le houx, une plante d’apparence similaire, mais avec des baies rouges. Les francophones de partout dans le monde l’appellent aussi « bois de Sainte Croix », « glu », « blondeau », « vert de pommier » et même « bouchon »!

Une des légendes qui raconte la tradition du baiser sous la plante en est une des dieux nordiques. Freyja, déesse de l’amour, avait un fils Balder, dieu de l’innocence et de la lumière. Pour le protéger, elle ordonna à toutes les créatures et plantes de ne jamais lui faire de mal, mais elle oublia par erreur le gui.

Loki fabriqua donc une flèche en gui et avec sa ruse piégea le frère aveugle de Balder, Höd, de tirer la flèche vers son frère.

En apprenant la mort Balder aux mains de son autre fils Höd, Frejya versa des larmes qui touchèrent le gui et se transformèrent en baies blanchâtres.

La déesse décida aussi que cette plante ne serait plus jamais synonyme de mort et de souffrance, mais favoriserait plutôt l’amour. Tous les passants qui se retrouveraient sous le gui, même ennemis, devront faire la bise en signe de paix.

Dans les années 1700, une fille surprise sous une branche de gui ne pouvait pas refuser un baiser – l’idée c’était d’être mariée d’ici le Noël suivant.

La coutume raconte aussi qu’à chaque baiser, une des bulles était enlevée jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Le gui était aussi considéré comme un symbole de vie, car, même lorsque son hôte est sans feuilles, il est toujours vert et porte des fruits en hiver.

Mais attention, car le gui est extrêmement toxique. Les baies ont la fâcheuse habitude de tomber facilement, mieux vaut demander à son fleuriste de les remplacer par des fausses!