Le Métropolitain
La 28e édition de Cinéfranco s’est conclue sur une note triomphale, confirmant une fois de plus la place incontournable du festival dans le paysage culturel torontois. Pendant neuf jours, le cinéma Carlton s’est transformé en véritable carrefour du cinéma francophone international, accueillant des séances à guichets fermés et un public toujours plus nombreux, composé de francophones, de francophiles et de curieux avides de découvertes cinématographiques.
L’événement s’est ouvert avec enthousiasme grâce au long métrage Et maintenant? du réalisateur franco-ontarien Jocelyn Forgues, qui a attiré une foule chaleureuse et réceptive. La projection de clôture, assurée par la réalisatrice Léa Pool avec On sera heureux, a touché profondément les spectateurs, un moment d’autant plus marquant que l’artiste a appris en direct que son film venait de remporter le Prix du Jury au festival Cinémania.
L’émotion s’est rapidement transformée en célébration, la salle torontoise réagissant avec une ferveur qui faisait écho à celle de Montréal. Léa Pool a exprimé toute sa gratitude en soulignant à quel point ce dialogue spontané entre les deux villes reflétait parfaitement l’esprit de son œuvre.
Parmi les moments phares du festival, plusieurs projections ont témoigné de la diversité et de la vitalité du cinéma francophone. L’amour c’est surcoté, présenté en première canadienne, a attiré un public jeune et engagé, confirmant l’intérêt grandissant des nouvelles générations pour la création francophone contemporaine. L’Avenue de l’avenir du maître cinéaste Cédric Klapisch a également affiché complet en un temps record, démontrant l’attrait constant pour le cinéma d’auteur français.
Le festival a aussi mis en lumière des œuvres ancrées dans des réalités culturelles particulières, notamment Alger, présenté en partenariat avec l’Algerian Association of Greater Toronto, une collaboration qui a rassemblé un public exceptionnellement nombreux. La participation soutenue de la communauté s’est poursuivie avec le film Fanon, suscitant des échanges passionnés autour d’un sujet encore très sensible.
Le Programme Raccord, qui célèbre cette année ses 20 ans, a été l’un des segments les plus applaudis. En offrant gratuitement ses projections pour souligner l’anniversaire du programme — ainsi que la fidélité de son public depuis près de trois décennies — Cinéfranco a permis à un plus grand nombre de spectateurs de découvrir l’ingéniosité des créateurs canadiens. Plusieurs artistes, dont Dominic Desjardins (Paris Paris), Quitterie Hervouet (Deux moments de vie) et Simon Madore (Papier mâché), étaient présents pour rencontrer le public et partager leurs expériences de tournage.
Cette dynamique d’échange a culminé avec la projection du court métrage Imelda 9, Gabrielle, suivie d’une rencontre complice entre son réalisateur Martin Villeneuve et le cinéaste ontarien Dominic Desjardins, au grand plaisir des cinéphiles réunis.
Fière de cette édition vibrante, la directrice générale Marcelle Lean souligne l’énergie contagieuse du public, la générosité des artistes et l’appui constant des partenaires. Alors que les projecteurs s’éteignent sur cette 28e édition, le festival promet déjà de revenir en force l’an prochain, fidèle à sa mission de rassembler la communauté autour du meilleur du cinéma francophone.
Photo (Crédit : Hadley Foucher) : La réalisatrice Léa Pool (à gauche) et Marcelle Lean






