Des cartons bleus, c’est ce qui a été brandi tout au long de la 24ème assemblée générale annuelle d’Oasis Centre des femmes qui a eu lieu le 12 septembre dernier à l’auditorium du Women’s College Hospital à Toronto. Ces petits cartons qui ne paient pas de mine sont tout simplement synonymes d’accord. En effet, après les politesses d’usage et les présentations de rigueur est venu le temps des votes. Procès-verbal du 13 septembre 2018, rapport du comité de recrutement, amendements aux règlements relatifs à la modification des frais d’adhésion et états financiers 2018-2019 : tous les points à l’ordre du jour ont été adoptés à la majorité pour les uns et à l’unanimité pour les autres.
Quant aux réalisations qui ont marqué l’année écoulée, pour Julia Ballerio-Dupé, présidente du conseil d’administration, « la plus grande réalisation de cette année n’est pas vraiment un projet au sens concret du terme. Le plus important accomplissement c’est d’avoir démontré qu’Oasis est un organisme qui tient toujours debout, qui est capable d’être solidaire et de se serrer les coudes dans la francophonie, qu’il continue à offrir de vrais services pour les femmes francophones. Ce soir, nous avons eu d’émouvants témoignages qui prouvent cela. » On l’aura compris, la présidente faisait allusion aux allégations colportées en décembre dernier par Radio-Canada suite aux déclarations d’anciennes et actuelles employées à l’encontre de la direction du centre.
Ceci étant dit, laissons de côté les bruits de couloir, qu’ils soient fondés ou pas, car l’essentiel est ailleurs! L’essentiel est dans les faits, et le fait veut qu’Oasis soit l’un des rares organismes à Toronto qui offre aux femmes francophones victimes de violence ou de discrimination du soutien et des services en français. Ce travail doit perdurer, au-delà de toutes considérations ou querelles internes, car, comme le rappelle à juste titre Julia Ballerio-Dupé : « Malgré tout l’arsenal juridique et réglementaire qui protège les femmes au Canada, il n’en demeure pas moins que, sur le terrain, les discriminations et les violences existent toujours, d’autant plus qu’elles sont très difficiles à mesurer ». Des histoires comme celle du chef Michelle, une immigrée camerounaise qui, grâce à sa détermination et au Programme pour la sécurité économique des femmes proposé par Oasis, a pu gravir les échelons jusqu’à coller sur son tablier de cuisine l’étoile de chef. Selon cette dernière : « Quand tu immigres ici en provenance d’un pays étranger francophone et que tu ne parles pas anglais, tout est difficile. Mais quand tu rencontres quelqu’un qui parle français et qui en plus veut réellement t’aider, tu remercies l’existence pour ce beau cadeau ». Voilà! Tout est dit.
SOURCE: Soufiane Chakkouche