Le lundi 10 mai, la Société d’histoire de Toronto (SHT) conviait ses membres à son assemblée générale annuelle (AGA). La présidente, Lisette Mallet, a d’emblée rendu hommage à Alain Baudot, décédé récemment, un professeur émérite du Collège universitaire Glendon qui était engagé de mille et une façons dans la communauté francophone.

Mais avant d’aller plus avant dans l’ordre du jour de l’AGA, l’organisme a cédé la parole à Jean-Pierre Corbeil, directeur adjoint à la Diversité et statistique socioculturelle et spécialiste en chef au Centre de la statistique ethnoculturelle, département langue et immigration, chez Statistique Canada. En effet, la SHT a considéré comme étant des plus naturels d’offrir à l’assistance, en cette année de recensement qui marque le 150e anniversaire du premier exercice du genre après la Confédération, une conférence sur l’évolution de la plus grande collecte de données au pays.

Fait surprenant, sept années s’écoulent entre le début de la planification d’un recensement (qui va de pair avec des consultations sur la pertinence des questions) et la publication des résultats. Plus de 30 000 personnes ont été embauchées pour le recensement de 2021 qui coûtera 775 millions $.

Sans doute était-ce plus simple en 1871 alors que seuls trois paramètres ont été pris en considération : le lieu de naissance, l’origine ethnique et la religion. Il faudra attendre 1901 pour que la langue maternelle et la capacité de parler français ou anglais fassent partie des questions.

Ces fameuses questions se sont multipliées ou ont été modifiées au fil des années. Comme l’a expliqué M. Corbeil, le gouvernement cherche non seulement à se doter de renseignements fiables à des fins budgétaires et de politiques publiques mais aussi pour répondre aux changements de moeurs et à la conscientisation à certaines réalités sociales.

« Le recensement va continuer à évoluer pour prendre acte de la mouvance dans la façon de définir son ou ses identités », a fait remarquer Jean-Pierre Corbeil.

Après la conférence, l’AGA est entrée dans le vif du sujet avec la présentation du rapport de la présidente. « L’année s’annonçait bien jusqu’au 17 mars », a commencé Mme Mallet avant d’énumérer les fermetures et interdits ayant chamboulé les activités de la SHT l’an dernier. Heureusement, l’organisme a réussi à s’ajuster au format web et cela s’est traduit, entre autres, par une présence efficace sur les médias sociaux et une collaboration fructueuse avec l’Alliance française pour offrir des conférences. La SHT continue également d’entretenir une relation constructive avec la Ville de Toronto et s’assurera que les panneaux explicatifs sur l’histoire qui se trouvaient le long de la rivière Humber, retirés temporairement, seront replacés après les travaux en cours.

Le rapport financier a ensuite été présenté par Corinne Baranger. La SHT fonctionne avec un petit budget qui, en 2020, s’est monté à 3431 $ de revenus, pour l’essentiel issus des adhésions et d’une subvention. Les dépenses se sont réparties entre plusieurs postes (communication, conférences, frais de bureau, etc.) représentant quelques centaines de dollars chacun.

Le changement le plus notable au niveau du conseil d’administration concerne justement le poste de trésorière : Mme Baranger ayant décidé de se retirer, c’est Sylvie Wieler qui assumera désormais cette fonction. Une autre nouvelle venue, Lynn Biscott, est également devenue administratrice.

Lisette Mallet demeure présidente, Isabelle Montagnier vice-présidente et Nicole Baboulène secrétaire. Jennifer Jean-Pierre, Rolande Smith, Chantal Smieliauskas et Christian Bode occupent quant à eux des fonctions d’administrateurs.

L’AGA fut également l’occasion d’apprendre que la SHT remettra, au cours des prochaines semaines, le prix Jean-Baptiste Rousseau à la Coopérative radiophonique de Toronto. Cette distinction annuelle souligne les mérites d’une personnalité, institution, organisme ou entreprise contribuant à la vitalité du français dans la métropole ontarienne.

PHOTO – Jean-Pierre Corbeil