Deuxième du genre, la rencontre avec l’écrivaine, scénariste et actrice belge Adeline Dieudonnée, organisée en format interview en direct par la Bibliothèque publique de Toronto (TPL), s’est déroulée virtuellement le samedi 29 mai.
Loin d’être une promo pure et dure de son dernier roman, Kérozène, qui vient de paraître, c’est une interview en bonne et due forme à laquelle s’est prêtée la jeune romancière sous la baguette de l’animatrice et également autrice, Claudia Larochelle.
Cette dernière a évoqué le parcours de son invitée avant de s’enquérir de son processus créatif et de ses secrets de fabrication, jeu auquel l’artiste a participé en toute transparence et avec une certaine délicieuse nonchalance.
Ainsi, on apprend que pour son deuxième roman écrit en plein confinement, Adeline Dieudonné a complètement changé l’approche de création de ses personnages. Cela consiste à imaginer d’abord de petites nouvelles autour du profil et du passé de chacun des personnages au lieu de se concentrer uniquement sur l’intrigue principale, une technique d’optimisation de l’exploration des univers des personnages qui rappelle celle utilisée par les scénaristes cinéma.
Par ailleurs, pour ceux qui ne la connaissent pas, Adeline Dieudonné est ce qu’on appelle une écrivaine qui monte, et vite. En effet, elle a fait mouche dès son premier roman, La Vraie Vie (paru en 2018), qui a raflé une panoplie de prix littéraires dont le prix Renaudot des lycéens et qui a été vendu à plus de 250 000 exemplaires en 20 langues différentes à travers le monde.
La barre a donc été d’ores et déjà placée haut. Autrement dit, avec ce deuxième livre et le nouveau processus créatif qui va avec, l’autrice est attendue au tournant par le monde littéraire et, surtout, par sa plus importante composante : le lecteur.
Cela nous a naturellement conduit à nous demander si Adeline n’a pas été mise sous pression par le poids de cette attente durant l’écriture de Kérozène. À cela, elle répond avec la franchise qui la caractérise : « Bien sûr que j’ai eu une énorme pression. L’écriture de Kérozène n’a pas été de tout repos. Mais, j’ai vite compris que le meilleur remède pour dépasser tout ça, c’est d’écrire en toute liberté sans se poser de questions. »
On confirme, parole d’écrivain.
SOURCE – Soufiane Chakkouche
PHOTO – De gauche à droite : Claudia Larochelle, animatrice, et Adeline Dieudonné, écrivaine