L’auteur Daniel Poliquin était l’invité d’une discussion à la bibliothèque Northern District de Toronto, le samedi 11 avril. Devant une salle comble, il a présenté son travail de traducteur et d’auteur, ainsi que son dernier ouvrage Le Vol de l’Ange.
Écrivain franco-ontarien, Daniel Poliquin est originaire d’Ottawa. Cet auteur contemporain est l’un des premiers de l’Ontario français. Il s’est construit au fil du temps une légitimité aux yeux du reste de la communauté francophone. Avec 13 livres à son actif, sans compter les nombreuses traductions d’oeuvres de l’anglais au français, Daniel Poliquin est chevalier de l’Ordre de la Pléiade, membre de l’Ordre du Canada, multiplement décoré et plusieurs fois finaliste du prix du gouverneur général.
Il étudie aux universités de Carlton puis d’Ottawa où il obtient son doctorat avant de devenir traducteur. Sa carrière débute en 1976, alors qu’il obtient un poste de traducteur dans la fonction publique avant de devenir interprète à la Chambre des communes à Ottawa.
Progressivement, M. Poliquin s’essaye à l’écriture. « J’ai commencé à écrire car je ne pouvais pas faire autrement. On ne devient pas écrivain, on l’est d’abord », remarque-t-il.
Il explique qu’étant jeune, il s’est découvert un talent de fabulateur, ce qui lui a permis de se sortir de nombreuses situations, en inventant des histoires. Un jour, il finit par passer à l’acte de l’écriture, en tirant son inspiration dans l’écriture allemande, russe et française. Comme tout jeune écrivain, Daniel Poliquin n’est pas certain de son style, et c’est en lisant Proust qu’il s’est libéré et a trouvé son écriture.
Sa première œuvre, il l’a écrite en 1981, en se fixant d’écrire au moins une page par jour. « Sur les 100 premières pages écrites, seulement deux ou trois étaient vraiment bonnes », ironise-t-il. Après un premier roman qui passe « inaperçu » lors de sa publication, il traduit plusieurs romans, dont Le Rêve de Champlain, Jack Kerouac et écrit aussi de nombreux ouvrages bibliographiques que romanesques (René Lévesque, L’Écureuil noir, La Kermesse).
Son roman le plus récent, Le Vol de l’Ange aborde le thème méconnu des encans au Nouveau-Brunswick de 1825 à 1975 environ. À cette époque, les jeunes orphelins et vieillards esseulés étaient vendus aux enchères pour quelques sous, et placés dans des familles. L’écrivain franco-ontarien a choisi de s’intéresser à cette partie de l’histoire sur laquelle il n’y a pas beaucoup de documentations ni de recherches. « Je me suis dit que c’était inhumain de faire ça, mais parfois pas tant que cela, car cela permettait d’éviter l’orphelinat ou l’hospice pour les personnes mises aux encans à rebours », mentionne l’auteur.
Daniel Poliquin se nourrit de tout ce qu’il apprend, de tout ce qu’il lit et c’est ainsi qu’il crée ses histoires. « On écrit ce que l’on sait et, à partir de là, on peut trouver le vrai », confesse-t-il. Une belle séance d’introduction d’un auteur plein de projets et qui n’en finit pas de se réinventer par l’écriture.