Dimanche 11 novembre : réunis au Cercle de l’amitié de Mississauga, les aînés participant au programme Nouveaux Horizons ont entamé leur rencontre par un repas aux accents autochtones, goûtant, sans doute pour la première fois pour la plupart d’entre eux, à de la viande de bison. Il est de coutume, pour l’organisme, de précéder les ateliers pour aînés d’un repas qui, autant que possible, soit en symbiose avec le thème du jour et ce sont précisément les Premières Nations qui étaient au programme.

Michel Payment est un nom qui sonnera familier à plusieurs et pour cause : l’auteur-compositeur-interprète roule sa bosse depuis une trentaine d’années dans le domaine musical et donne également des ateliers dans les écoles. Originaire de Lafontaine, une petite ville sur les rives de la baie Georgienne, l’artiste se réclame de racines métisses et aime à utiliser toutes les ressources à sa portée pour faire connaître les traditions autochtones. C’est à ses connaissances et expériences que le Cercle de l’amitié a fait appel pour mener à bien cet atelier.

M. Payment a d’abord rendu hommage à celui à qui il doit une bonne part de ses connaissances, un chef algonquin de l’Abitibi, Dominique Rankin, qui dans sa jeunesse a eu l’occasion, presque clandestinement, de recevoir les enseignements des aînés de son peuple. Cette chaîne de transmission s’est poursuivie avec Michel Payment qui a partagé, avec l’assistance, les grandes lignes de cet héritage culturel.

Il a ainsi évoqué les sept enseignements sacrés : amour, respect, courage, honnêteté, sagesse, vérité et humilité. Les peuples autochtones se reconnaissent tous dans ces valeurs, même si leur interprétation varie tant soit peu de l’un à l’autre. Passant à la question des rites, l’artiste a pris un tambour, un incontournable des activités portant sur les Premières Nations, et a expliqué, battement à l’appui, que les prières traditionnelles sont généralement livrées sous forme de chansons. Les cérémonies et les rituels, a-t-il également rappelé, sont interconnectés avec la nature tout comme l’est le genre humain. Michel Payment a souligné à ce propos combien les générations actuelles se sont artificiellement éloignées de la nature alors qu’il serait dans leur intérêt de renouer avec elle.

Mais qui dit Michel Payment dit aussi musique et c’est accompagné de l’assistance que le chanteur a exercé son art. En effet, une berceuse simple intitulé Niisa (« Grand-mère Lune » dans la langue du peuple Seneca) fut chantée en canon par les aînés.

Après un intervalle explicatif sur la roue de médecine, un symbole parmi les mieux connus des Autochtones, et un autre sur Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, un centre d’interprétation illustrant la bonne entente qui régnait entre Français, Wendats et Algonquins aux temps de la Nouvelle-France, Michel Payment est revenu au répertoire musical. C’est donc avec la chanson Wendake, une oeuvre de sa composition, et un air traditionnel que les Autochtones fredonnaient en canot au rythme du courant que le chanteur a conclu sa présentation.

 

PHOTO : Le hochet est un instrument traditionnel des Premières Nations dont Michel Payment (à gauche) s’est servi pour battre la mesure de la chanson Niisa que les aînés ont chanté en coeur.