Le deuxième forum sur l’immigration francophone s’est tenu à Toronto le 2 mars dernier. Suite à cette rencontre, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, la ministre ontarienne des Affaires civiques et de l’Immigration, Laura Albanese, et les ministres responsables de la francophonie telle Marie-France Lalonde ont annoncé un plan d’action fédéral-provincial-territorial (FPT) visant à accroître l’Immigration francophone à l’extérieur du Québec.

Au cours de cette conférence de presse, M. Hussen a déclaré que le gouvernement fédéral « est résolu à aider à développer et à soutenir les communautés francophones en situation minoritaire partout au Canada, et il compte en partie sur l’immigration francophone pour y parvenir ».

L’immigration francophone en Ontario est loin d’atteindre la cible qu’elle s’est donnée (5 %) et la ministre des Affaires civiques et de l’Immigration de la province le confirme. « L’Ontario compte la plus importante population francophone du Canada à l’extérieur du Québec et est déterminé à atteindre sa cible de 5 % d’immigrants d’expression française. (…) Mais pour atteindre cette cible, il faut que le gouvernement fédéral atteigne également sa cible de 4,4 % », a déclaré la ministre Albanese.

L’Ontario a néanmoins vu le nombre de candidats augmenter de 1,5 % à 2,2 % en 2016 (les chiffres de 2017 n’étant pas encore connus). La province a participé à Destination Canada, a fait de la publicité dans le magazine français L’Express et a organisé pour la première fois « Destination Ontario » au Maroc pour promouvoir les différents attraits de la province. « Nous utilisons de multiples approches pour atteindre cette cible », a poursuivi Mme Albanese. Mais est-ce suffisant?

Autre point abordé, la rétention des talents francophones. Il est important d’avoir un plan d’action pour faire venir les francophones au Canada, mais il est également primordial qu’ils y restent. En plus de cette cible non atteinte, certains francophones quittent le pays.

Comment pourrait-on faire pour retenir les immigrants francophones au Canada? Ahmed Hussen donne un élément de réponse : « Un des moyens de retenir les gens et de les faire rester de façon permanente est qu’ils postulent pour un permis de travail après leur permis vacances-travail, ce qui leur permettrait de demander une résidence permanente après trois ans ». Il est certain que de nombreux francophones, suite à un permis ouvert de travail, éprouvent de grandes difficultés à rester sur le territoire canadien. Mais quelles seraient les autres méthodes pour les faire rester?

Suite à la conférence de presse, la ministre Albanese a également indiqué qu’il n’y avait pas de financement attaché à ce plan d’action FPT. « Le plan a été conçu sans aucun financement (…) Chaque province a des besoins différents », a-t-elle confié. Elle a aussi insisté sur le fait que chaque province a des financements qui lui sont alloués et qui sont investis vers une « immigration ciblée ».

Le 22 mars prochain aura lieu un symposium à Calgary organisé par la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne qui réunira plus de participants entre autres des organismes communautaires.

 

PHOTO – De gauche à droite : Chris Palmer et Wade McLauchlan (Î.-P.-É.) ; Shafiq Qaadri, Marie-France Lalonde, Laura Albanese (Ontario); les ministres fédéraux Ahmed D. Hussen et Arif Virana, Jean-Marc Fournier (Québec); Al Hawkins (T.-N.-L.) et Gilles LePage (N.-B.).