Sans l’implication et la motivation de certains, les combats les plus importants ne pourraient avoir de dénouement heureux. Parmi ces personnes, on trouve Yveline Bayrani, qui fut présidente du groupe francophone torontois d’Amnistie Internationale pendant 20 ans. Cette organisation, qui se spécialise dans la libération de prisonniers d’opinion et qui a élargi son militantisme aux déplacements de population, met en avant le respect des êtres humains et ne représente aucune mouvance politique.
Mme Bayrani déménage à Ottawa, l’obligeant de fait à céder son siège de présidente. « J’ai l’intention de trouver un nouveau groupe une fois là-bas, et peut-être même d’en créer un », annonce-t-elle. Son parcours au sein du bureau régional de la Ville reine est vieux de 25 ans.
« Je souhaite que le groupe continue ses activités, que le recrutement des membres et que les collectes de fonds se poursuivent, explique-t-elle avant de détailler forces et faiblesses de son ancienne antenne. La population francophone est dispersée dans le Grand Toronto et il est difficile d’attirer des membres réguliers et actifs. » Toutefois, sa force principale est, selon elle, le dévouement de ses membres.
La nouvelle présidente, Meryll David-Ismayil, fut nommée au début du mois de septembre et ne tarit pas d’éloges sur sa prédécesseure. « À titre personnel, elle nous quitte à regret. J’aurais aimé la connaître plus, avoue-t-elle. Elle est très active et a vraiment porté le groupe. » Le parcours de Meryll David-
Ismayil est également riche. Officiant au sein d’Amnistie Internationale depuis huit ans, elle est arrivée à Toronto voilà un an après avoir passé trois ans au siège parisien de l’organisation. À son arrivée au Canada, elle s’est mise à la recherche d’une section prête à accepter ses services :
« Aucun des groupes locaux anglophones ne m’a répondu, que ce soit à Mississauga ou à Oakville. Puis le groupe francophone d’Yveline m’a répondu, affirme-t-elle. Quand je suis arrivée, elle se préparait déjà à partir pour Ottawa. »
Cumulant alors les fonctions de secrétaire, de présidente et de trésorière, Yveline Bayrani a cédé sa place à Meryll David-Ismayill plusieurs semaines après l’avoir rencontrée. L’objectif premier de cette dernière est de développer les interventions dans les écoles et de les sensibiliser à l’envoi de lettres adressées aux autorités des différents pays, aux pétitions, et autres actions susceptibles de faire une différence. « Le Lycée français de Toronto semble intéressé », affirme-t-elle.
Le 9 octobre aura lieu une soirée en l’honneur de
Mme Bayrani, qui sera nommée présidente d’honneur de la division francophone d’Amnesty International Toronto Organization.