Les participants au Sommet provincial sur le postsecondaire en Ontario français qui s’est tenu du 3 au 5 octobre derniers à Toronto étaient unanimes : la province doit maintenant se doter d’une université gouvernée « par et pour » les francophones. 

Ce sommet représentait l’ultime étape d’États généraux sur l’éducation postsecondaire en Ontario français, une démarche organisée par le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) en collaboration avec l’Assemblée de la francophonie (AFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO). 

À l’issue de six consultations régionales et quatre consultations jeunesse qui s’étalèrent d’octobre 2013 à mai 2014, un rapport synthèse contenant des recommandations afin d’améliorer l’éducation postsecondaire en langue française fut présenté lors du Sommet qui a eu lieu durant deux jours dans les écoles secondaires Toronto-Ouest et Saint-Frère-André. 

Le constat est clair : il existe toujours des « trous de service » en matière d’accessibilité à l’éducation universitaire et collégiale pour les jeunes Franco-Ontariens. Les trois collèges de langue française parviennent à proposer seulement 18 % des disciplines collégiales offertes dans la province. Les huit universités bilingues de l’Ontario offrent encore une gamme limitée de programmes enseignés en français, environ un quart selon les derniers chiffres du ministère de la Formation et des Collèges et Universités. Certaines régions de la province sont encore très mal desservies, notamment celle qui s’étend de Toronto à Windsor ainsi que le Nord-Ouest. Il en résulte un taux de scolarisation postsecondaire moins élevé parmi les Franco-Ontariens (3 % en dessous de la moyenne provinciale) et une faible rétention des étudiants francophones après le secondaire (27 % dans la région du Sud-Ouest ontarien). Un comité ponctuel au sein du ministère s’attache actuellement à pallier ces carences pour l’immédiat. L’Ontario compte aujourd’hui plus de 600 000 francophones et près d’un million et demi de personnes capables de s’exprimer en français. Environ 200 000 d’entre eux résident dans le Sud-Ouest ontarien.

Photo : Des participants à la rencontre