Le 10 novembre dernier, Reflet Salvéo conviait les francophones des régions de Peel et Halton à une consultation sur leurs besoins en termes de services de santé offerts dans leur langue. La rencontre se voulait également une séance d’information sur les services déjà existants, mais qui demeurent souvent méconnus. Pour stimuler les échanges, l’organisme a utilisé une approche pour le moins originale : le théâtre.

Mais avant d’en faire l’expérience, les participants à la consultation ont d’abord fait connaissance avec ses organisateurs. Gilles Marchildon, directeur général de Reflet Salvéo, a dressé un bref portrait de cet organisme, une des six entités de planification des services de santé en français en Ontario. Cette rencontre, a-t-il rappelé, constitue un bon exemple de ce que fait Reflet Salvéo, soit « toute sorte d’activités pour prendre le pouls de la communauté et identifier les besoins des gens ». Les données et commentaires recueillis sont ensuite communiqués aux Réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) de son territoire.

Mary Jane McNally, l’infirmière responsable du suivi multisectoriel des patients, s’est ensuite adressée aux membres de l’assistance pour leur souhaiter la bienvenue au Peel Memorial Centre, le centre hospitalier de Brampton où se déroulait l’activité. Le RLISS du Centre-Ouest étant à la recherche de deux francophones pour occuper des postes à son conseil d’administration et son comité consultatif des familles de patients, Mme McNally a invité les participants à se proposer pour occuper ces fonctions qui permettent de faire avancer des dossiers importants.

Dieufert Bellot, coordonnateur des services en français au RLISS du Centre-Ouest, a souligné que l’activité qui allait se dérouler avait été conçue pour être différente des nombreux sondages qui ont circulé au fil des ans. Les résultats, pour les francophones, seront cependant les mêmes : « Nous serons en mesure de mieux connaître leurs préoccupations, de répondre à leurs besoins et de leur fournir de meilleurs soins, au bon moment, au bon endroit et avec des ressources appropriées et disponibles. »

M. Bellot est ensuite passé à la partie informative de la rencontre en présentant une longue liste de services de santé en français disponibles sur le territoire du RLISS du Centre-Ouest. Le niveau de services réel diffère d’un endroit à l’autre, ce qui n’est peut-être pas parfait, mais, comme l’a fait remarquer Gilles Marchildon, « ce sont des pistes prometteuses ». Cela est d’autant plus vrai, ainsi que l’a fait observer une participante, que d’autres fournisseurs de services de santé pourraient être ajoutés, tout dépendant de la définition donnée au mot « santé ».

Puis, ce fut au tour de trois comédiens de la ligue d’improvisation Les Improbables de prendre la relève. Florian François, Clara McBride et Daphney Joseph ont enchaîné quatre saynètes sur autant de thèmes : les soins palliatifs, la santé mentale, les soins urgents et l’attention au bien-être des aînés. Livrées avec une touche d’humour, ces brèves mises en scène mettaient de l’avant des problèmes rencontrés par les francophones lorsqu’ils tentent d’obtenir des services dans leur langue.

Après chaque saynète, les membres de l’assistance, divisés en équipes, prenaient note de leurs impressions, de ce qui avait attiré leur attention, des besoins illustrés par le jeu des comédiens, des solutions possibles aux problèmes, etc. Au chapitre des idées exprimées figuraient une participation accrue de bénévoles de langue française, la canalisation de l’information par un organisme, le listage des membres francophones des ordres professionnels, etc.

Animées par Dieufert Bellot et l’écrivain Gabriel Osson, les discussions ouvertes ont mis en lumière les préoccupations des participants quant aux problèmes de détresse, d’incompréhension, de manque de sensibilité du personnel, les dangers d’un mauvais diagnostic, etc.

Avec Reflet Salvéo et le RLISS du Centre-Ouest, le troisième organisme à avoir contribué à mettre sur pied cette activité était le Centre de services de santé de Peel et Halton dont le président, Patrick Padja, était sur place. À la fin de la soirée, qui comprenait un souper, M. Padja s’est adressé à l’assistance pour la remercier de sa participation : ce projet, a-t-il mentionné, était important pour les organisateurs et ils considèrent que la rencontre s’est soldée par un succès.

Les commentaires recueillis des participants ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd et serviront à parfaire l’offre de services de santé en français pour les francophones de Peel et Halton.

PHOTO : Les participants ont assisté à des saynètes pour initier la réflexion.