Le mercredi 28 juin, à l’Alliance française de Toronto, de 10 h 30 à 20 h, a eu lieu un marché français. L’occasion de découvrir quelques pépites de la création française en Ontario. 

« Presque tout est fait ici, à Toronto, dit Ivane Thiébaut. Et tout est fait à la main par des artisans français. » Peut-être est-ce la crise économique en Europe, peut-être est-ce un de ces changements de mentalité imperceptibles à l’œil nu, mais les Français sont de plus en plus nombreux à partir vivre l’aventure de l’expatriation. Si autrefois, le statut d’expatrié était un statut envié et, surtout, cadré par une grande entreprise, il est aujourd’hui bien plus diversifié. C’est à cette diversification que nous devons, à Toronto, la présence d’artisans français qui exportent et implantent le savoir-faire hexagonal. 

C’est Ivane Thiébaut qui a eu l’idée de cet évènement. « J’ai remarqué qu’il n’y avait pas de marché français à Toronto », constate-t-elle. L’Alliance française a mis ses locaux à sa disposition et Mme Thiébaut a contacté des artisans qu’elle connaît. Des amis, des connaissances. Le bouche à oreille a fait le reste, et une dizaine de participants sont venus y vendre leurs produits. « J’ai fait attention à ce que personne ne soit pas en compétition avec personne, d’où une vraie diversité de produits, poursuit-elle. L’esprit, pour nous, c’est l’entraide. »

Un état d’esprit qu’apprécie Chantal Véchambre, cuisinière à domicile, traiteur et auteur d’un livre sur la gastronomie du Canada Atlantique, qui comprend des recettes du XVIIIe siècle, adaptées au goût, aux ingrédients et aux ustensiles du jour. « Je vends des crêpes et des crèmes caramel, et je présente mon activité de traiteur pour des évènements personnalisables », raconte-t-elle. 

Un peu plus loin, une jeune femme vend du papier. Mais attention, pas n’importe quel papier. Torontoise d’adoption, Coralie Koeune, est graphiste pigiste. Elle vend ses papiers, de grande qualité, dans plusieurs magasins à Toronto. Des carnets, des fiches, de gros cahiers… « Tout est fait à 70 % à la main, dit-elle. Les cahiers sont reliés et cousus à la main. C’est un gage de qualité. » Fière de son origine parisienne, elle déclare : « C’est un design parisien, made in Toronto! »

En face d’elle se trouve Christel Saba, directrice de Douce France, une boutique-café, située sur Yonge, près d’Eglinton, au style qui se veut rigoureusement parisien! Et quoi de plus parisien que de rassembler les charmes des régions? Mme Saba propose ainsi des palets de Bretagne, des madeleines du Béarn, des calissons d’Aix, du chocolat de Paris, du pain d’épices de Dijon, des dragées et beaucoup d’autres merveilles.

Francine Watkins, fraîchement élue conseillère consulaire pour les Français de l’étranger, y passait : « Je serais venue de toute façon, même si je n’avais pas été élue. Mais en tant que conseillère consulaire, je trouve que c’est une très belle initiative. »

Photo : Ivane Thiébault, organisatrice du marché