C’est à la chanteuse française Olivia Ruiz qu’incomba d’étrenner le tout nouveau théâtre de l’Alliance française de Toronto. Salle comble pour cette artiste bien connue du public français qui faisait une halte dans notre ville après des étapes à New York et à Cuba.
Après s’être fait connaître auprès des téléspectateurs français lors du tout premier concours de chant Star Academy en 2001, Olivia Ruiz a rebondi pour entamer une belle carrière de chanteuse, de compositrice et d’actrice. Olivia s’est vue décerner le Prix de la meilleure artiste interprète féminine en 2013 aux Victoires de la musique, une cérémonie qui récompense les meilleurs musiciens et musiciennes de l’année en France et à laquelle Olivia Ruiz a été récompensée plusieurs années de suite. Olivia Ruiz compose en très grande majorité ses propres textes.
Pour ce concert d’un soir à Toronto, la chanteuse avait choisi de reprendre à la fois quelques-uns de ses grands succès ainsi que des morceaux choisis de son dernier album Le calme et la tempête (2012). Le public reconnut aisément Elle panique de l’album Miss Météores (2009) et surtout La femme chocolat, chanson tirée de l’album du même nom et qui s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Parlant couramment espagnol puisque la famille de sa mère a fui l’Espagne pour venir s’établir en France durant les années noires du franquisme, Olivia Ruiz a repris quelques couplets de La chica chocolate, une version espagnole de La femme chocolat. Un petit clin d’œil fut adressé aux nombreux expatriés français dans la salle en chantant La foule d’Édith Piaf. Petite par la taille comme l’illustre chanteuse française, Olivia dégage également une très grande présence sur scène grâce à sa voix et ses mouvements inspirés par les rythmes latino-américains. Après un rappel sur scène, elle conclut par My Heart Belongs to Daddy, assise en avant de la scène et entourée de ses musiciens, valorisant ainsi le côté intimiste de ce concert et chose inhabituelle pour une artiste qui joue normalement devant un public bien plus large.
Lors d’une rencontre avec la presse locale quelques heures avant le concert, Olivia Ruiz eut l’occasion de parler de sa carrière et son processus de création. Entreprendre ainsi des tournées loin de ses bases lui permet de renouer des liens avec son équipe de musiciens et de relever un défi. Elle s’est déjà produite au Québec, mais cette apparition à Toronto fut la première. Pour écrire Le calme et la tempête, Olivia Ruiz n’a pas hésité à s’exiler dans un premier temps à Cuba pendant plusieurs semaines pour surmonter des difficultés personnelles et « aller voir ailleurs », puis ensuite à Los Angeles afin de s’isoler et d’écrire les chansons. Olivia explique qu’elle aime les choses profondes. L’album parle de mélancolie, de la perte d’un être cher, de solitude et de la course effrénée que nous vivons tous les jours. Il comprend notamment My Lomo & Me (Je photographie des gens heureux), une chanson inspirée par son petit appareil photo lomographique (non numérique) emporté dans ses bagages. On y retrouve aussi La llorona, une chanson triste d’origine mexicaine, morceau qu’elle a enregistré en compagnie de son père et de son frère, Didier Blanc et Toan, qui sont eux aussi des chanteurs.
Sitôt rentrée en France, Olivia se rendra au Festival du cinéma à Cannes pour y présenter son premier court métrage. Compositrice, interprète, danseuse, actrice et maintenant réalisatrice, Olivia Ruiz est décidément une artiste aux multiples talents.
Photo : Olivia Ruiz sur la scène de l’AFT