Parvenir à décrypter les œuvres de la Québécoise Agathe Girard n’est pas une mince affaire, tant ses travaux sont ouverts à l’interprétation. Il semble que chacun puisse y voir un peu de soi, même si l’inspiration de l’artiste vient en grande partie de ses souvenirs d’enfance, passée le long du lac Saint-Jean près du village de Saint-Félicien. Le public ontarien pourra la découvrir lors d’une exposition à la Wellington Street Art Gallery de Toronto à partir du 16 mai.
Mme Girard se lance dans la peinture au début des années 1980 puis se met à la sculpture sur granite et calcaire la décennie suivante, suite à l’obtention d’un diplôme en arts appliqués. Explorant continuellement le rapport entre la matière brute et les formes humaines, elle décide de revenir à la peinture acrylique dès les années 2000. Elle se tourne d’abord vers les natures mortes et les portraits avant de plonger corps et âme dans l’abstrait.
La forme rectangulaire est redondante dans ses tableaux, et les teintes vives utilisées offrent une dimension particulière. Ainsi, dans cet amas harmonieux de couleurs, il est possible d’apercevoir des paysages, des visages et même des habitations. Tout un univers propre à l’auteure qui semble jouer avec la perception des intéressés.
Agathe Girard commente son exposition à la galerie torontoise, qui l’a invitée après avoir vu ses travaux exposés à la Toronto Art Expo en avril dernier. « Je fais de l’art contemporain, affirme-t-elle. J’aime une surface texturée et que mon travail soit assez épuré. J’aime que l’on respire, c’est pour cela que je cherche un équilibre dans la structure. »
Si certains as du pinceau cherchent à transmettre un message à leur public par le biais de leurs œuvres, Mme Girard ne semble pas être de ceux-là. « Je ne sais pas si je pars toujours avec un objectif, dit-elle. Je veux que les gens sentent une certaine paix dans mon travail. »
Le thème de l’acceptation de l’autre revient souvent dans ses tableaux : « On sent comme un spectacle », ajoute-t-elle en évoquant sa jeunesse. L’un de ses autres sujets de prédilection est la ruralité car, ayant grandi à l’écart des grandes agglomérations, elle aime à restituer toutes les nuances qui se dégagent de ces panoramas campagnards québécois. Lorsque l’inspiration s’en vient, elle les couche la plupart du temps sur papier de riz avec de l’encre de Chine. Le résultat est d’une finesse remarquable, incitant d’autant plus les amateurs d’art à se pencher sur ses réalisations.
Un succès d’estime qui encourage Agathe Girard à poursuivre dans la peinture, et qui devrait ravir tout un chacun. L’exposition Landscapes from within aura lieu du 16 au 31 mai à la Wellington Street Art Gallery, située au 270 rue Wellington Ouest à Toronto.
Photo : Agathe Girard