Dix ans plus tard, la Ville de Montréal et ses partenaires ont accueilli, au cours de l’été 2013, les Mosaïcultures, cette exposition horticole et culturelle gigantesque. Plus de trois millions de plantes composent un circuit unique de deux kilomètres au cœur du Jardin botanique de Montréal. C’est sous le thème « Terre d’Espérance » que plus d’un demi-million de visiteurs apprécieront la cinquantaine d’œuvres provenant d’une vingtaine de pays cette année.

De la création à l’oeuvre
Il faut savoir que les magiciens sont ceux qui oeuvrent afin de nous présenter pour le plaisir des yeux ces pièces d’horticulture tout droit sorties de leur imagination. Ce mouvement aurait pris naissance à l’époque de la Renaissance. Les artistes se seraient alors commis en créant des parterres de broderie avec des fleurs, des feuillus et des vivaces de toutes sortes.

Ainsi, lorsque l’on parle d’une œuvre à deux dimensions, elle se présentera en parterre ou encore sur une inclinaison; on dessine, on trace à l’échelle et ensuite on plante. Lors du parcours, le visiteur a l’occasion notamment de s’arrêter pour admirer les différentes sculptures où chaque plante est choisie en fonction de ses critères de couleur, de ténacité, de croissance et de taille.

Quant aux œuvres à trois dimensions, elles sont créées à partir de l’ordinateur. Des sculpteurs soudeurs se mettent ensuite au travail afin de monter la structure d’acier. Elle sera ensuite remplie par du terreau d’empotage et de la mousse de sphaigne puis on y pique des plants (500 au mètre carré) que l’on entretiendra tout au long de l’exposition.

Parcours des œuvres
Pour accéder aux Mosaïcultures, les visiteurs peuvent entrer au Jardin botanique de Montréal soit par l’entrée principale (métro Pie-IX) ou par l’Insectarium (métro Viau). Cette dernière entrée est souvent moins achalandée quoique, en ce dimanche de la fin de semaine de la fête du Travail, les visiteurs ont dû faire la file une bonne demi-heure avant d’être admis sur le site. En effet, ce jour-là, quelque 20 000 personnes ont franchi les tourniquets du Jardin botanique. Pour éviter cette attente, il est recommandé d’acheter ses billets en ligne (espacepourlavie.ca/billetterie).

Peu importe le point d’entrée, les mosaïcultures se succèdent sans ordre chronologique. Le seul lien qui les unit, c’est le thème de l’exposition – Terre d’Espérance. L’édition 2013 mise sur l’émerveillement des visiteurs pour sensibiliser à l’importance de préserver la richesse que constitue la vie sur Terre.

Ainsi, des horticulteurs d’Europe, d’Asie, des Amériques, du Moyen-Orient et d’Afrique ont créé des œuvres en s’inspirant du thème pour refléter leur culture à partir de l’un des axes suivants : les espèces et écosystèmes menacés de notre planète, l’interaction positive entre l’être humain et son environnement, l’interdépendance entre l’être humain et la nature, la beauté et la fragilité de la vie sur la planète, la nature en ville et la paix, condition essentielle de survie pour la planète.

Pour chacune des œuvres, un panneau informatif en donne le titre et la ville/pays qui a conçu la pièce ainsi qu’une description détaillée de l’œuvre. Tous ses renseignements permettent de mieux apprécier le chef-d’œuvre qui s’offre au visiteur.

Par exemple, pour À la queue leu-leu (voir photo en p. 9), une œuvre présentée par Madagascar, en plus de rappeler que cet endroit est l’un des plus riches en biodiversité sur la planète, de fournir de l’information sur les « lémuriens » (notamment le maki catta), on y trouve des explications sur la complexité de l’œuvre : « Ces pièces auront été parmi les plus difficiles à réaliser en mosaïculture en raison de leur petite taille et de l’effet de mouvement recherché dans celles-ci. » La section « Qui l’aurait cru? » vient compléter l’information. Ici, on y apprend que si les lémuriens vivent surtout dans les arbres, « le maki catta se distingue en passant la majorité de son temps au sol, marchant même à l’occasion sur deux jambes. Cet habile grimpeur peut bondir d’une branche à une autre même si de cinq ou six mètres les séparent. »

La cinquantaine d’œuvres présentées saura plaire à toute la famille. Même si les coccinelles, papillons, grenouilles, pandas et gorilles suscitent davantage l’intérêt des petits, les œuvres plus grandes que nature émerveilleront tout un chacun.

En plus d’être une exposition, les Mosaïcultures sont également une compétition internationale. Dans le cadre de cet événement, le public est aussi invité à voter pour son coup de cœur jusqu’au 29 septembre. À la fin d’août, le Canada était en tête avec du classement avec La Terre-Mère (souligne l’interdépendance entre l’Homme et la nature), L’Arbre aux oiseaux (qui regroupe une cinquantaine d’espèces et écosystèmes menacés) et L’Homme qui plantait des arbres (œuvre à laquelle Frédéric Back a collaboré et qui illustre l’interaction possible entre l’Homme et son environnement). Bref, un événement culturel à voir d’ici la fin du mois dans la métropole québécoise.

Photo : L’arbre aux oiseaux (Canada)