Si Toronto a bien changé au fil des ans, les West Don Lands n’en sont pas en reste. Les aficionados des rendez-vous de la Société d’histoire de Toronto (SHT) s’étaient donné rendez-vous au croisement des rues Cherry et Front pour découvrir le quartier des West Don Lands (aujourd’hui sur le point d’être rebaptisé le Canary District par l’imagination fertile des promoteurs immobiliers).
Si la SHT avait troqué son dimanche habituel pour le samedi, c’est que cette visite historique se faisait en partenariat avec Heritage Toronto dont le groupe anglophone se trouvait à quelques mètres du groupe francophone pressé à l’ombre salvatrice d’un arbre en ces temps (trop) chauds.
Si aujourd’hui autour du groupe se dressent d’anciens bâtiments industriels et les restes de constructions réalisées à l’occasion de Jeux panaméricains de l’an dernier, 200 ans plus tôt, le petit groupe se serait retrouvé quasiment les pieds dans l’eau de la rivière Don et entouré de marécage et de forêts.
Un bâtiment sort spécialement du lot; l’école de la rue Palace du 409, rue Front Est. Datant du début XIXe siècle, le bâtiment ne passe pas inaperçu et a marqué le paysage de son empreinte. D’abord école possédant uniquement deux salles de classe – une pour les filles et une pour les garçons – accueillant chacune pas moins de 90 élèves, l’école se transformera ensuite en hôtel qui perdura pendant plus de 20 ans avant de devenir un entrepôt. Certains se rappelleront également le restaurant Canary installé au rez-de-chaussée de l’établissement jusqu’en 2007.
Autre bâtiment emblématique du quartier : le bureau de la compagnie Canadian Northern Railways (CNoR) au 425, rue Cherry. La CNoR se construira en rachetant de multiples petites compagnies de chemin de fer au bord de la faillite et en les uniformisant pour construire un réseau de chemins de fer. C’est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que la CNoR fera faillite et sera à son tour rachetée par le gouvernement pour devenir le Canadien National (CN).
Tout autour se dressent de nouveaux édifices résidentiels, restes des Jeux panaméricains et parapanaméricains. D’abord utilisés comme grand dortoir pour le village des athlètes, ils ont maintenant été réaménagés en appartements. Dans les rues, les traces des Jeux sont toujours présentes avec les symboliques arbres plantés pour chaque pays participant, mais également les commandes d’art public qui sillonnent les trottoirs.