Chrismène Dorme

Le mercredi 3 décembre, Le Labo a ouvert ses portes pour son encan silencieux annuel, invitant le public à découvrir Les Microcuriosités, une exposition pleine de poésie et de proximité. Au cours d’une soirée chaleureuse, visiteurs et artistes se sont retrouvés autour de créations en petit format, pensées pour révéler la délicatesse des formes discrètes et la force de l’infiniment petit.

L’événement a rassemblé de nombreux partenaires et acteurs culturels de Toronto. « C’était une occasion de se voir, avec la présence de beaucoup d’artistes mais aussi des membres de la communauté francophone », raconte Gabriel Córdova, responsable des communications du Labo. L’Alliance française, le Consulat et des représentants du gouvernement de l’Ontario étaient présents, dans une ambiance chaleureuse autour de vin chaud et de petites gourmandises.

Après trois années placées sous le signe de La Jachère, un thème dédié au processus artistique et à l’expérimentation, Le Labo a choisi de changer d’échelle. « Cette année, nous avons choisi « le micro » pour parler de ce qui est tout petit. Généralement, nous sommes attirés par ce qui est grand, au lieu de ce qui est intime, les choses qui ont peu d’influences », explique Gabriel Córdova. Le titre Les Microcuriosités s’est ainsi naturellement imposé, fusionnant le registre miniature avec les traditionnels Cabinets de curiosités chers au centre.

Les artistes membres, ainsi que plusieurs institutions partenaires – Canadian Opera Company, Théâtre français, Musée royal de l’Ontario – ont répondu présents pour proposer des œuvres en adéquation avec le thème. Environ 50 œuvres et 14 choses additionnelles, certaines créations jouaient pleinement la carte du minuscule.

Gabriel Córdova cite notamment Douce France de Jackie Rancourt, un transfert d’images sur papier aquarelle, vendu lors de l’encan, ou encore Graphic Chat 38 / Domain Game de Joseph Muscat, une peinture acrylique sur bois composée de multiples petites vignettes telle une bande dessinée. La photographie était également à l’honneur, avec notamment des images de Mathieu Taillardas, dont une a été choisie pour l’affiche de l’événement.

Au-delà de la découverte, l’encan constitue chaque année une source de financement essentielle pour les programmes du Labo. « Nous utilisons l’encan pour financer notre programmation, dont le Cercle, une résidence d’artistes qui permet une semaine d’expérimentation avec studio, station de création et accompagnement personnalisé. Les artistes y explorent aussi des outils nouveaux comme l’intelligence artificielle », poursuit M. Córdova.

Les fonds contribuent également au programme Permanence hivernale, un festival de perfectionnement professionnel ouvert aux membres et artistes. Pendant deux semaines, Le Labo devient un espace de création libre : ateliers pratiques, cercles de discussions, projections en soirée. Ce rendez-vous met en avant la collaboration et l’accessibilité, valeurs fondatrices du Studio. Les œuvres produites pendant ces initiatives seront dévoilées au cours de l’année 2026.

L’objectif fixé pour l’encan, 3000 $, a été atteint, la moitié sera versée aux artistes, l’autre financera les activités du Labo.

L’initiative a offert l’occasion de soutenir la scène artistique francophone de Toronto, tout en découvrant des œuvres singulières, empreintes de sensibilité. Une soirée où l’infiniment petit a trouvé toute sa place.

Photo : Les visiteurs discutent des œuvres pendant la soirée. (Crédit : Pascaline Le Bras)