Richard Caumartin
Le Club de lecture inclusif du Salon du livre de Toronto (CLIN), en collaboration avec The Empowered Readers Circle (TERC) et l’Association de la communauté ivoirienne de Toronto, a donné le coup d’envoi de sa saison littéraire à l’Université de l’Ontario français. L’invité d’honneur de cette première rencontre : Melchior Mbonimpa, auteur canadien d’origine burundaise et professeur titulaire au département des sciences religieuses à l’Université de Sudbury.
Au cœur de la soirée, une discussion autour de son roman La tribu de Sangwa, œuvre qui explore les thèmes de l’exil, de la résilience et de la quête d’humanité. L’histoire met en scène Zamba, un immigrant reçu au Canada, qui voit ses projets bouleversés par la mort d’Assia, la femme qu’il aime. Déterminé à élever seul leur fils Manéno, il fera une rencontre inattendue avec Mélanie, une jeune femme en détresse, donnant naissance à une nouvelle famille tissée dans la solidarité. »
La rencontre était animée par Eunice Wonegou, fondatrice de TERC, une communauté bilingue dynamique engagée dans l’autonomisation des jeunes Noirs francophones et anglophones de l’Ontario. Elle a ouvert la soirée en cédant la parole au président du Salon du livre de Toronto, Valéry Vlad.
« C’est un privilège d’avoir avec nous Melchior Mbonimpa un grand auteur d’une profondeur remarquable, déclare-t-il. Son roman, même s’il a été écrit il y a plusieurs années, est d’une actualité criante. Quand on voit ce qui se passe, quand on entend le débat actuel sur l’immigration et qu’on compte les vies humaines avec des statistiques, on se dit que La tribu de Sangwa parle de frontières et de séparation, mais surtout d’humanité.
« Dans chaque dossier d’immigration, il y a une histoire, une souffrance, une dignité. Ce roman nous bouscule. Ce débat littéraire n’est pas juste une discussion autour d’un roman, mais une façon d’honorer des personnes, des voix qui, aujourd’hui, malheureusement, ont de moins en moins de possibilités de s’exprimer. »
Pour plonger le public dans l’atmosphère du récit, l’écrivain torontois Didier Leclair a lu un extrait du roman avant le début du débat littéraire. Celui-ci, animé par Paule Véronique Fouda, étudiante en Communication et médias numériques à l’UOF, réunissait Eunice Wonegou, Zeinab Ayad (étudiante en Économie et Innovation sociale à l’UOF) et Anne Marie Diomande (étudiante en Science politique à l’Université York). Ensemble, elles ont partagé leurs réflexions sur les réalités migratoires évoquées dans le livre, trouvant parfois des échos à leurs propres parcours.
Cette discussion riche et sincère, menée par une nouvelle génération d’immigrantes francophones, a mis en lumière la pertinence durable du roman. Bien que publié en 2012, La tribu de Sangwa continue de résonner avec les défis et les espoirs des nouveaux arrivants d’aujourd’hui.
La soirée s’est conclue par une séance de dédicaces avec l’auteur, qui a échangé chaleureusement avec le public. Des exemplaires du roman ont été offerts aux participants.
Le prochain grand rendez-vous littéraire, la 33e édition du Salon du livre de Toronto, aura lieu du 26 février au 1er mars 2026 à l’Université de l’Ontario français.
Photo (Crédit : Richard Caumartin). De gauche à droite : les panélistes Eunice Wonegou, Paule Véronique Fouda, Zeinab Ayad et Marie Diomande





